CPI : l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité
CPI : l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité
La Cour pénale internationale a ordonné la liberation immédiate de l’ancien président de la Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien, a été acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, le 15 janvier 2019. / PETER DEJONG / REUTERS
Laurent Gbagbo a été acquitté mardi 15 janvier de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), qui a ordonné la libération immédiate de l’ancien président de la Côte d’Ivoire.
Le président de la République de Côte d’Ivoire de 2000 à 2011 sera libéré mercredi, afin de laisser le temps à l’accusation de répondre à la décision historique rendue par la CPI. Il était en détention depuis plus de sept ans.
« La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé [ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à M. Gbagbo] concernant l’ensemble des charges » retenues contre eux et « ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés », a déclaré le juge président, Cuno Tarfusser.
Un camouflet pour la CPI
Les deux hommes étaient jugés depuis 2016 à La Haye pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment meurtres, viols et persécution, au cours des violences postélectorales en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011, lorsque Laurent Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
La décision des juges est un nouveau camouflet pour la CPI. Les tentatives précédentes de la Cour afin de juger des personnalités politiques de haut rang –la plupart en Afrique – ont toutes rencontré des obstacles.
L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba avait été acquitté à la surprise générale en appel en juin 2018. Il avait d’abord été condamné à dix-huit ans de prison pour des crimes commis par sa milice en République centrafricaine entre 2002 et 2003.