1 franc vermillon dit « Vervelle », 30 000 euros chez Roumet. / DR/ROUMET

La vente sur offres – une vente aux enchères de timbres par correspondance – proposée par la maison parisienne Roumet, clôturée le 5 février, disperse près de 4 000 lots, parmi lesquels, faisant la couverture du catalogue, des 1 franc vermillon, le timbre « vedette » de la collection de France à l’effigie de Cérès paru en 1849. Prix de départ, selon l’état et la nuance, de 19 000 euros – pour un 1 franc vermillon terne, oblitéré (grille) –, à 30 000 euros – pour un 1 franc vermillon dans sa nuance dite « Vervelle », neuf, sans gomme.

Parmi d’autres classiques de France, un 20 centimes noir Cérès détaché, oblitéré de son premier jour d’utilisation, le 1er janvier 1849, pointe à 350 euros. Au type Sage, le 1 franc bleu de Prusse, « centrage courant mais belle nuance et très frais », précise le vendeur, coté 17 000 euros, démarre à 3 000 euros.

Impression « à sec » (couleur absente), prix de départ de 300 euros. / DR/ROUMET

Dans les timbres modernes, une belle sélection de défauts d’impression – les philatélistes parlent de « variétés » – du timbre d’usage courant Marianne dessiné par Lamouche propose des lots à des prix variés, dont on retiendra, par exemple, une impression « à sec » de 10 exemplaires sur un bloc de 25 du 0,85 euro (prix de départ 300 euros), ou un « piquage à cheval » sur un bloc de 24 du 0,88 euro (300 euros).

Piquage « à cheval » (dentelure décalée), prix de départ de 300 euros. / DR/ROUMET

Du côté des ex-colonies françaises, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire ou l’Indochine sont les mieux représentés.

2 200 euros minimum pour ce timbre allemand utilisé en Chine. / DR/ROUMET

Pour les pays divers, une mention pour un timbre de Chine (« bureaux allemands », n° 26, cachet à date de Tientsin du 29 janvier 1901) à 2 200 euros minimum.

Les 1 franc vermillon sont aussi au programme de la vente sur offres proposée par la maison Behr, à Paris, clôturée le 7 mars, qui disperse plus de 2 700 lots. La qualité est au rendez-vous.

Paire neuve du 1 franc vermillon « Vervelle », prix de départ 35000 euros chez Behr. / DR/Behr

Ainsi, parmi une dizaine de 1 franc vermillon, un exemplaire sur lettre, dans une nuance vive, oblitéré le 7 août 1849 à Sedan pour Verdun, est à 22 500 euros. Une paire neuve du 1 franc « Vervelle » pointe à 35 000 euros.

Les enchères d’un 15 centimes vert foncé Cérès de 1849, neuf, avec bord de feuille, démarrent à 32 500 euros.

70 000 euros minimum pour cette lettre de 1851 à destination du Mexique. / DR/Behr

Classiques toujours, le Mexique est une destination qui rapporte !

1 franc carmin bloc de 8 + 1 paire + 10c. et 40c. Cérès obl. grille sans fin sur lettre frappée du cachet à date de Paris du 31 mai 1851, à destination de Vera Cruz, au Mexique, 7e échelon de poids, pour les amateurs: 30 000 euros minimum. / DR/Behr

Une magnifique lettre avec une bande de 7 du 1 franc carmin (comprenant un « tête-bêche », c’est-à-dire un timbre à l’envers) plus deux bandes de 3 du même et une paire du 25 centimes bleu, partie de Paris pour le Mexique, du 30 septembre 1851, ne fera pas moins de 70 000 euros. « Une des plus belles lettres connues sur les douze existantes avec le tête-bêche du 1 franc », précise l’expert Pascal Behr.

Un beau « ballon monté », qui désigne une lettre transportée par ballon monté au départ de Paris assiégé, durant la guerre franco-prussienne de 1870. Prix de départ: 75 000 euros. / DR/Behr

Histoire postale, avec un ballon monté de la guerre de 1870, un pli transporté durant la guerre franco-prussienne de 1870 au départ de Paris assiégé par les troupes allemandes, par le ballon Les Etats-Unis, 80 centimes Napoléon III lauré non dentelé, dit de l’« émission de Rothschild », oblitération « étoile », cachet de Paris du 27 septembre 1870 à destination de Guadalajara au Mexique. « Pièce unique en provenance d’un collaborateur de la Banque Rothschild. Une des plus belles pièces de la guerre de 1870 ». Prix de départ 75 000 euros. Ces pièces restent des valeurs sûres.

On notera de belles sections consacrées aux timbres-taxe et chiffres-taxe, avec un 10 centimes noir de 1859, neuf, sans gomme, à 4 000 euros ; à la poste aérienne ou aux timbres de la Libération.

Suisse, 4 c., canton de Vaud, oblitération rosette rouge de Genève, 12 000 euros / DR/Behr

Pour l’étranger, on notera de rares pièces de la poste consulaire anglaise de Madagascar (100 à 6 000 euros selon l’origine) et, surtout, des postes locales de Suisse du XIXe siècle : 4 c., canton de Vaud, oblitération rosette rouge de Genève, 12 000 euros ; « Colombe » de Bâle à 2 ½ Rp, cachet à date rouge Basel, à 5 000 euros…

Enfin, pour les amateurs de « bonnes » affaires, il est encore temps de faire un tour du côté des ventes sur offres terminées, mais qui proposent les invendus à leurs prix de départ… Priorité aux plus rapides donc.

Compter 1250 euros pour cette épreuve d’un timbre non émis d’usage courant à l’effigie de Marianne, chez Feldman. / DR/Feldman

Ainsi, chez François Feldman (Paris), un 20 centimes noir Cérès oblitération grille rouge, sur lettre de Bernay (Eure) du 25 janvier 1849, est à 8 000 euros et de nombreuses épreuves d’artistes, signées, de timbres modernes, sont entre 75 et 1 250 euros (Marianne projet non émis, valeur faciale « 0,00 euro », signature de Claude Jumelet).

Philatel (Le Vésinet) dispose encore parmi les invendus de sa dernière vente, par exemple, d’un ensemble d’une soixantaine de plis relatifs à l’histoire de l’aviation (premiers vols, voyage Paris-Niamey de 1925, et Paris-Bassorah de 1926, etc.) à 1 000 euros.

Chez Straphil (Strasbourg), il est encore temps de se positionner sur un 1 franc vermillon vif détaché, oblitération grille, à 7 500 euros ou sur un 5 francs violet gris de l’Empire, à 2 000 euros.