Le directeur général de Suez environnement, Jean-Louis Chaussade, le 12 mars, à Paris. / AFP/ERIC PIERMONT

C’est une désignation qui a été décidée à l’unanimité. Jean-Louis Chaussade, actuel directeur général de Suez, a été choisi mardi 26 février pour prendre la succession de Gérard Mestrallet à la tête du conseil d’administration du groupe de gestion de l’eau et des déchets, a annoncé Suez dans un communiqué.

M. Chaussade a été désigné par le conseil d’administration du groupe qui s’est réuni mardi. Il prendra ses fonctions « à compter du 14 mai 2019 », fait savoir le groupe dans un communiqué. Avec cette nomination, le groupe fait le choix de la continuité, avec un dirigeant qui est dans le groupe depuis de nombreuses années et y a occupé de nombreux postes.

« Le conseil d’administration a considéré que son parcours au sein du groupe, son expérience et sa connaissance des métiers, des partenaires et des valeurs de Suez, le qualifiaient pleinement pour succéder à M. Gérard Mestrallet. »

M. Chaussade occupe en effet la direction générale de Suez Environnement (rebaptisé Suez en 2015) depuis 2008, en tandem sans interruption avec le président du groupe, M. Mestrallet. Il a rejoint le groupe en 1978, d’abord au sein de l’entité Degrémont, dédiée au traitement de l’eau, puis de La Lyonnaise des eaux en Amérique latine, avant d’occuper diverses fonctions de direction.

La fin d’une ère

Le départ de M. Mestrallet, 69 ans, historique président du groupe héritier de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez fondée par Ferdinand de Lesseps, signe ainsi la fin d’une ère pour Suez.

C’est cet énarque et polytechnicien, qui après avoir pris en 1995 la tête de Suez, alors acteur de la finance avec des investissements financiers et industriels, décide, deux ans plus tard, de fusionner le groupe avec la Lyonnaise des eaux.

Vient ensuite la fusion de Suez avec Gaz de France (GDF) en 2008 et l’introduction en Bourse, dans la foulée, de la nouvelle société Suez Environnement, spécialisée dans l’eau et les déchets. Depuis, Engie (ex GDF-Suez) reste l’actionnaire principal de Suez Environnement, avec environ 30 % du capital.

M. Mestrallet aura fait durer son règne au maximum de temps possible à la tête des deux groupes. Lorsqu’en 2016, touché par la limite d’âge, il a dû céder la direction générale d’Engie, il avait obtenu de l’Etat, actionnaire principal du géant de l’énergie, une prolongation de deux ans à la présidence du conseil d’administration. Poste qu’il a quitté en mai dernier au profit de Jean-Pierre Clamadieu.

« Garder l’indépendance de Suez »

« Au seuil de cette année très importante pour Suez, le groupe va pouvoir compter sur un président qui réunit toutes les qualités et l’expérience nécessaires », a salué M. Mestrallet, cité dans un communiqué.

Même si le sujet est « très éloigné des préoccupations des salariés », selon une source syndicale interne, la nomination du DG sortant laisse augurer d’une continuité dans la stratégie qui rassure plutôt en interne.

Il « s’est toujours battu et se battra toujours pour garder l’indépendance de Suez », rapporte une autre source syndicale, alors que les relations actionnariales entre Suez et Engie et même un rapprochement éventuel avec l’autre géant du secteur, Veolia, font l’objet de spéculations récurrentes.

La nomination de M. Chaussade intervient quelques semaines après celle de Bertrand Camus, actuel patron des régions Afrique, Moyen-Orient, Inde, Asie et Pacifique, pour lui succéder à la direction générale.

Le nouveau tandem va devoir poursuivre la stratégie d’expansion internationale de Suez, dans un secteur des métiers de l’environnement très porteur, et élaborer dès cette année le plan stratégique du groupe à l’horizon 2030.

Le numéro deux mondial, derrière l’autre français Veolia, doit publier mercredi ses résultats annuels pour 2018, qui s’annoncent bons s’ils suivent la tendance observée sur les neuf premiers mois de l’exercice.