Vue générale de l'exploitation offshore en eau profonde du Bloc 17 de la compagnie pétrolière française Total Fina Elf, le 17 octobre 2003 au large de la capitale Angolaise. (de G à D) "Girassol", la plateforme d'habitation et de stockage du pétrole, au second plan à droite, le "Pride Angola" et le "Pride Africa", les deux bateaux chargés du forage des puits de pétrole. "Girassol" est la première plate-forme du genre à exploiter un gisement de pétrole par 1300m de fond. AFP PHOTO MARTIN BUREAU / MARTIN BUREAU / AFP

Le groupe pétrolier Total jette l’éponge en Guyane. Faute d’avoir trouvé des hydrocarbures dans la région, Olivier Wattez, directeur général de Total Exploration et Production Guyane française (TEPGF), a confirmé mercredi soir la fin « des opérations de forage » exploratoires. Elles avaient commencé mi-décembre au large de la région d’outre-mer. « Nous sommes très déçus par ce résultat », a-t-il déclaré.

L’arrêté du préfet de Guyane du 22 octobre 2018 autorisant l’ouverture de travaux miniers ne permet pas de procéder à d’autres explorations offshore d’ici juin au sein du permis faute de résultat probant. « Nous avions un arrêté préfectoral pour réaliser cinq forages, mais le premier forage devait être concluant pour pouvoir ensuite en réaliser un deuxième, un troisième, un quatrième puis un cinquième afin de confirmer la découverte », a expliqué M. Wattez.

Aucun forage concluant

Si le premier forage avait été concluant, « on aurait continué d’autres forages de découverte sur le même permis, pour lequel nous aurions déposé une demande de concession. Il aurait alors fallu étendre nos droits miniers et passer d’un permis d’exploration à une concession d’exploitation », a-t-il précisé.

Total n’a donc plus la moindre fenêtre de tir en matière de forage offshore au large de la Guyane. « Notre permis d’exploration s’éteint le 1er juin. Demander une extension de ce permis ou un autre permis d’exploration, ce n’est plus possible depuis la loi Hulot de décembre 2017. Pour pouvoir prétendre à une concession, il aurait fallu faire une découverte », a répété M. Wattez, ajoutant : « Je pense même qu’il s’agissait du dernier puits d’exploration en France. »

La loi Hulot du 30 décembre 2017 prévoit un arrêt progressif de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures ; mais Total avait bénéficié, trois mois et demi avant cette loi, d’un arrêté, en date du 14 septembre 2017, par lequel le ministre de la transition écologique et solidaire (Nicolas Hulot) et le ministre de l’économie et des finances avaient prolongé à titre exceptionnel jusqu’au 1er juin 2019 son permis exclusif de recherche de mines hydrocarbures « Guyane Maritime » et l’avaient transféré à la société TEPGF.

Projet contesté en justice

L’arrêté du préfet de Guyane de fin octobre 2018 autorisant les travaux de forage n’avait pas ensuite posé de souci de légalité à la justice. La juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait rejeté le 23 janvier puis le 1er février plusieurs demandes de suspension de cette campagne d’exploration, présentées par des associations écologistes mais aussi par la commune guyanaise de Sinnamary.