La combine de Rachid Nekkaz pour sauver sa candidature à la présidentielle en Algérie
La combine de Rachid Nekkaz pour sauver sa candidature à la présidentielle en Algérie
Le Monde.fr avec AFP
L’homme d’affaires a fait intervenir son cousin, qui porte le même nom que lui, pour contourner les règles électorales algériennes.
Rachid Nekkaz à son arrivée au Conseil constitutionnel algérien, à Alger, le 3 mars. / RYAD KRAMDI / AFP
C’est un tour de passe-passe dans une élection déjà singulière. L’homme d’affaires Rachid Nekkaz, qui n’a pu déposer sa candidature pour l’élection présidentielle algérienne, a fait intervenir un homonyme qu’il présente comme son cousin, pour contourner les règles électorales. Même s’il dit avoir renoncé à sa nationalité française, M. Nekkaz, initialement franco-algérien, semble inéligible, la loi prévoyant notamment qu’un candidat ne doit jamais « avoir possédé une autre nationalité » qu’algérienne.
Dimanche, Rachid Nekkaz s’est présenté au Conseil constitutionnel à Alger pour y faire enregistrer sa candidature. Mais, deux heures plus tard, ce n’est pas lui, mais un inconnu visiblement mal à l’aise qui est venu s’asseoir face à la presse, en se présentant comme « Rachid Nekkaz, candidat à la présidentielle ». Interpellé par la presse, un responsable du Conseil constitutionnel a simplement répondu que la personne « devant vous est véritablement Rachid Nekkaz. Sous ce nom il s’est présenté au Conseil constitutionnel avec son dossier de candidature ».
Un homme présenté comme le cousin de Rachid Nekkaz et portant le même nom que l’homme d’affaires répond à la presse après avoir déposé sa candidature à la présidentielle algérienne, le 3 mars. / RYAD KRAMDI / AFP
« Maintenir la pression sur la dictature de Bouteflika »
« Le sens de la candidature de mon cousin est symbolique comme la présence symbolique de la candidature de Bouteflika », a expliqué lundi sur Facebook le « vrai » Rachid Nekkaz – ou du moins le plus connu – assumant un « plan B » destiné à « maintenir la pression sur la dictature de Bouteflika ». Il a détaillé :
« Si le Conseil constitutionnel valide cette candidature le 13 mars, je deviendrai le directeur de campagne. Si mon cousin est élu, on créera immédiatement le poste de vice-président par voix parlementaire, fonction que j’occuperai. Et le président élu (mon cousin) démissionnera aussitôt. Je prendrai alors automatiquement le poste de président. »
M. Nekkaz est un habitué des coups médiatiques. Candidat à la présidentielle de 2007 en France, il n’avait pu présenter que 13 parrainages sur les 500 nécessaires et avait dénoncé des « pressions » sur les élus le soutenant. Il s’est également présenté aux législatives en 2007 et en 2012, dans l’ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac, dans le Lot-et-Garonne. Il n’avait alors obtenu aucune voix.
Il avait également été candidat à la présidentielle algérienne en 2014 mais n’avait pu se présenter : il avait affirmé que les 62 000 signatures qu’il avait recueillies avaient été volées à l’intérieur même du Conseil constitutionnel. En France, Rachid Nekkaz est connu pour s’être engagé à payer les amendes des femmes condamnées pour port du voile intégral.
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