Le pape François au côté du roi du Maroc, Mohammed VI, à Rabat (Maroc), le 30 mars. / POOL / REUTERS

Le pape François a commencé, samedi 30 mars, une visite de deux jours au Maroc, attendue par une communauté de plus de 30 000 fidèles. Au premier jour de son voyage, il a défendu « la liberté de conscience » et « la liberté religieuse » dans un discours prononcé sur une immense esplanade de Rabat, devant des milliers de fidèles et le roi Mohammed VI.

« La liberté de conscience et la liberté religieuse – qui ne se limitent pas à la seule liberté de culte mais qui doivent permettre à chacun de vivre selon sa propre conviction religieuse – sont inséparablement liées à la dignité humaine », a souligné le souverain pontife, en appelant les croyants à « vivre en frères ».

François a par ailleurs jugé « indispensable d’opposer au fanatisme et au fondamentalisme la solidarité de tous les croyants, ayant comme références inestimables de notre manière d’agir les valeurs qui nous sont communes ». Selon lui, une « préparation appropriée des futurs guides religieux est nécessaire ».

Une liberté de culte qui ne va pas toujours de soi

Au Maroc, où l’islam est la religion d’Etat, les autorités aiment souligner la « tolérance religieuse » qui permet aux chrétiens étrangers et aux juifs d’exercer librement leur religion. Reste que pour les Marocains, considérés automatiquement comme musulmans quand ils n’appartiennent pas à la communauté juive, l’apostasie (l’abandon de la foi) est désapprouvée par la société et le prosélytisme en faveur d’une autre religion condamné par la loi.

Si le renoncement à l’islam n’est pas explicitement mentionné dans le code pénal, ceux qui sont soupçonnés d’« ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion » peuvent être poursuivis. Longtemps dans l’ombre, la petite minorité des convertis plaide ouvertement depuis 2017 pour vivre sa foi « sans persécution » et « sans discrimination ».