Le policier mis en cause pour la chute de Geneviève Legay, la manifestante blessée à Nice le 23 mars lors d’une manifestation interdite, exprime ses « sincères regrets ». Il estime cependant avoir agi « dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie », écrit son avocat, Adrien Verrier, dans un communiqué transmis à l’AFP.

« Mon client tient à exprimer ses plus sincères regrets quant aux conséquences de l’intervention des services de police causées sur la personne de Mme Legay et aux blessures qu’elle a subies à cette occasion », écrit l’avocat. « Il tient cependant à rappeler qu’il n’a agi que dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie, lesquels s’inscrivaient dans le cadre d’un rassemblement illégal, après trois sommations faites aux manifestants d’avoir à se disperser, qui leur ont clairement été exprimées et auxquelles ils n’ont pas déféré », poursuit l’avocat, ajoutant que son client « n’a pas utilisé d’arme ».

Geneviève Legay toujours hospitalisée huit jours après les faits

Me Verrier est revenu sur les conditions dans lesquelles son client a été appelé à témoigner. Entendu dès le lundi suivant les faits, il a indiqué avoir effectivement poussé une personne qu’il pensait être un homme. « Confronté ultérieurement aux images de vidéosurveillance, il s’est immédiatement reconnu dessus et a alors pu constater que l’homme qu’il pensait avoir poussé était en réalité Mme Geneviève Legay », précise l’avocat.

Vendredi, à la suite de ce témoignage, le procureur de la République de Nice a ouvert une information judiciaire du chef de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à plusieurs juges d’instruction. « C’est bien le geste d’un policier qui est à l’origine de la chute », a-t-il alors reconnu lors d’une conférence, alors qu’il avait dans un premier temps affirmé le contraire. Geneviève Legay, grièvement blessée à la tête au cours de cette charge policière place Garibaldi, le 23 mars, est toujours hospitalisée à l’hôpital Pasteur de Nice.

Samedi après-midi, un cortège de « gilets jaunes » ainsi que de militants de gauche et d’associations s’est rendu jusqu’à l’hôpital en signe de soutien à la blessée. « Attention, il n’est pas question que ce policier prenne tout sur les épaules, il y a des donneurs d’ordres, il faut aller jusqu’en haut de la hiérarchie pour voir qui a donné l’ordre de charger », a estimé à cette occasion Delphine Parent, l’une des filles de la victime.