Philatélie : Grande Armée, guerre de 1870-1871, 1 franc vermillon, « Paquebot Pasteur », pièces vedettes des prochaines ventes
Philatélie : Grande Armée, guerre de 1870-1871, 1 franc vermillon, « Paquebot Pasteur », pièces vedettes des prochaines ventes
Par Pierre Jullien
Quelques belles ventes d’histoire postales attendent les collectionneurs, avec des classiques et des lettres – Grande armées, ballons montés, plis aériens accidentés – à tous les prix.
Prix de départ de 17 000 euros pour cette paire du numéro 1 de la collection de France. / DR/Behr
Quelques belles ventes retiendront l’attention des collectionneurs ces prochains jours.
La maison Behr (Paris, tél. : 01-43-12-37-67) organise une très belle vente sur offres (une vente aux enchères par correspondance ou par Internet) clôturée le 13 juin, de plus de 3 000 lots, de France et du monde entier.
Le vendeur explique que 10 euros seront reversés à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame pour tout lot acheté.
Pour les timbres parus avant 1900, une rare paire tête-bêche du 10 centimes bistre Cérès oblitérée, de 1849, est au prix de départ de 17 000 euros.
Rare lettre de 1852, 60 000 euros. / DR/Behr
Une lettre avec une paire du 40 c. orange (avec variété dite « 4 retouchés »), cachet à date d’Oissel du 15 janvier 1852, à destination de York (Grande-Bretagne), cachets rouge « Paid » et d’arrivée à York le 17 janvier, est à 60 000 euros
Bloc de six d’un timbre non émis, 60 000 euros minimum. / DR/Behr
Un bloc de six, avec tête-bêche, du 20c. bleu foncé, non émis, dit « Marquelet », démarre à 60 000 euros.
Un timbre coupé sur lettre, mise à prix 120 000 euros. / DR/Behr
Pièce unique : un affranchissement « de fortune » avec timbre découpé dans une paire du 10 centimes bistre, émission dite du « Siège de Paris » (pour faire le tarif à 15 centimes), du 4 octobre 1871, à destination de La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne), est à 120 000 euros.
40 000 euros pour ce ballon monté. / DR/Behr
Dans une sélection de près de 150 ballons montés de la guerre de 1870-1871, un pli transporté par Le Neptune, recommandé, confié aux aéronautes à Paris (cachet rouge « Nadar-Dartois-Duruof »), cachet de départ du 24 septembre 1870 à destination de Fécamps, arrivée le 26 septembre, s’affiche à 40 000 euros. Il est considéré comme le premier ballon monté s’étant échappé de Paris. Les ballons montés les moins chers de la vente sont à moins de 200 euros.
Une de svedettes de la collection de poste aérienne de France: les surcharges de « l’Ile-de-France »: 75 000 euros pour cette paire. / DR/Behr
Poste aérienne, une paire du 10 Fr. sur 90 c. rouge. Marcelin Berthelot (timbres émis à bord du paquebot Ile-de-France servant uniquement pour la surtaxe aérienne pour le courrier catapulté), variété de surcharge renversée espacée tenant à non espacée, est mis à prix à 75 000 euros, tandis que deux lettres avec ces timbres particuliers sont proposées à partir de 10 000 et 30 000 euros.
La Réunion, 1850 : prix de départ 50 000 euros. / DR/Behr
Outremer français, île de La Réunion, une lettre affranchie avec un 15 c. et un 30 c. noir sur azuré, cachet à date de St-André du 28 août 1850 à destination de Nantes par le Zaïde. A l’arrivée taxe à 35 décimes et cachet rouge d’arrivée au recto du 25 novembre 1850. « Cinq lettres vues à ce jour », précise le vendeur qui en demande au minimum 50 000 euros.
Grande-Bretagne: 95000 euros pour ce bloc de quatre. / DR/Behr
Pour l’étranger, Grande-Bretagne, un bloc de quatre du 6 pence de 1854. 6d. lilas terne, est proposé à 95 000 euros.
Poste locale suisse (1850-1854): 65 000 euros minimum. / DR/Behr
Poste locale suisse (1850-1854), une lettre de Horgen à Hirzel revêtue d’une paire du 2 1/2 rappen rouge et noir avec croix non encadrée, est à 65 000 euros
La vente aux enchères en ligne de la maison londonienne Spink clôturée le 20 mai met en vente des timbres et des lettres de France et de ses anciennes colonies. Parmi les 343 lots, se détachent une lettre de 1852 avec une bande de quatre exemplaires du 1 franc carmin Cérès, avec un tête-bêche, à destination de Londres, estimée 10 000/12 000 euros.
Sont également vendus un type Merson surchargé pour l’exposition philatélique du Havre (1929), à partir de 100 euros, ou un carnet de timbre au type Pasteur, surchargé « Spécimen », à 480 euros.
Les pièces les plus belles sont à chercher du côté des semi-modernes (entre 1900 et 1939), comme
Six 1 franc vermillon de 1849 à l’effigie de Cérès, un des timbres phares de France, mis à prix entre 4 500 euros et 12 000 euros, selon l’état ; un bloc de quatre du commémoratif Port de La Rochelle, neuf, dans sa nuance outremer vif, avec coin daté du 1er mai 1931, à 30 000 euros ; un Paquebot Pasteur, timbre imprimé en 1939 mais dont la vente fut repoussée en 1941 à cause de la guerre, variété sans surcharge non émise, pour un prix minimum de 25 000 euros…
25 000 euros pour ce « Paquebot Pasteur » sans surcharge. / DR/Roumet
La vente sur offres Roumet (Paris, tél. : 01-47-70-00-56) clôturée le 4 juin disperse plus de 3 000 lots, la France en constituant le point fort, avec de nombreuses « variétés » (défauts d’impression), de toutes époques, des classiques aux plus modernes.
Mise à prix 10 000 euros pour cette feuille de projet d’un timbre d’usage courant daté de 1974, créé par Pierre Béquet. / DR/Roumet
Relève de cette dernière catégorie une feuille de cent exemplaires du timbre d’usage courant Marianne de Béquet de 1974, un projet non émis, vert bouteille, sans valeur ni légende, coin daté du 28 octobre 1974, une pièce unique dont le prix de départ est fixé à 10 000 euros.
La vente sur offres organisée par Christian Marsanoux (Lyon. Tél. : 04-72-77-54-44), clôturée le 24 mai, disperse près de 4 000 lots.
Elle compte son lot de classiques, de semi-modernes et de modernes – d’un bloc de douze du 20 c. noir Cérès (mise en train) à des carnets, en passant par des variétés comme le Thermalisme rouge, ou le timbre « Pour le bien-être des aveugles » sans l’inscription en relief – et s’ouvre sur divers objets postaux : cachets postaux, timbres à date, boîtes à timbres.
Masséna : on notera une lettre manuscrite de 1796 avec signature autographe « Armée d’Italie André Masséna Général de Division », datée du quartier général de Pinvezane le 3 Fructidor An IV (20 août 1796) et ordonnant la réquisition en Vénétie du vin et du fourrage sous l’autorité du commissaire de guerre Pelizzone, au prix de départ de 150 euros.
Une lettre d’Adolphe Thiers de 1870, écrite le lendemain de la déclaration de guerre contre la Prusse, est à 100 euros minimum. Datée de Paris le 20 juillet 1870 et adressée à M. de Ségur (Comte Philippe Paul de Ségur, général et pair de France, 1780-1873), Adolphe Thiers y fait part de son inquiétude.
Une lettre manuscrite d’Albert Schweitzer avec signature autographe, datée de Lambaréné au Gabon le 16 juin 1927, débute à 180 euros. Dans le texte, Schweitzer se réjouit d’être enfin propriétaire du terrain et des bâtiments de l’hôpital de Lambaréné et il remercie son destinataire, Landsman Schoepflin, pour son efficacité dans cette transaction.
Lettre de la Grande Armée: prix de départ 1 800 euros. / DR/Marsanoux
Pour une marque postale de la Grande Armée de 1812 (campagne de Russie), lettre datée de Moscou, écrite par le capitaine Boniface de Castellane (1788-1862), futur maréchal de France sous le second Empire et adressée en franchise par estafette à sa tante la comtesse de Castellane à Paris, puis réexpédiée à Reuil avec l’apposition de la taxe manuscrite « 3 » ; texte de quatre pages où est évoquée la campagne de Russie… Compter 1 800 euros.
Parmi des lettres de poste aérienne du monde entier, on relèvera quelques plis transportés, par exemple, par Mermoz (non signés) et des plis aériens accidentés – macabre mais couru – assez nombreux, comme cette lettre affranchie au Brésil, timbres n° 207, 700 r violet + poste aérienne n° 31, 3 500 r bleu-jaune et vert, cachet à date du 23 octobre 1937 sur enveloppe par avion pour Lyon. A côté est apposée la griffe noire « Courrier sinistré/reconstitué par les soins du/Bureau de Casablanca ».
Un petit prix de dé« part de 70 euros pour ce témoignage de la conquête des airs. / DR/Marsanoux
L’avion qui effectuait la ligne Dakar-France s’écrasa au large de Mogador, en Mauritanie le 27 octobre 1937. Les trois membres de l’équipage ainsi que les trois passagers périrent. Un sac postal est retrouvé par des pêcheurs le 2 novembre 1937 et le 24 novembre un autre sac est trouvé sur la plage de Salé. Prix de départ : 70 euros pour ce témoignage historique.
En couverture du catalogue, un 1 franc vermillon (vif, grille nette) démarre à 10 000 euros.
Un Sage, n° 84, 1 centime bleu de Prusse neuf, accompagné de quatre certificats des experts Diena, Roumet, Calves et Jean-François Brun, est à 3 800 euros.
Un bloc de quatre du Triquérat de Nouvelle-Calédonie (le premier timbre local) pointe à 300 euros.
On termine avec des plis polaires, du Spitzberg, de 1900 (affranchie avec des timbres de France) et de 1905 (timbres de poste locale), à respectivement 150 euros et 75 euros.