26 civils tués par un groupe armé dans l’ouest de la Centrafrique
26 civils tués par un groupe armé dans l’ouest de la Centrafrique
Le Monde.fr avec AFP
Des éléments des « 3R », signataire de l’accord de paix de février, auraient organisé une réunion avec des habitants de deux villages avant d’ouvrir le feu sur l’assemblée.
Vingt-six civils ont été tués, mardi 21 mai, par un groupe armé qui a attaqué deux villages du nord-ouest de la Centrafrique, a annoncé le patron de la Minusca, la mission locale des Nations unies. Il s’agit du massacre le plus important commis dans le pays depuis la signature, le 6 février, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.
« La Minusca condamne avec la dernière énergie les tueries intervenues dans les villages de Koundjili et Djoumjoum, avec plus de 26 morts et de nombreux blessés », a écrit sur Twitter le représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye.
Le massacre s’est déroulé dans ces deux villages situés à une cinquantaine de kilomètres de Paoua, près de la frontière avec le Tchad.
« Le 21 mai, des éléments du groupe armé 3R [Retour, réclamation, réconciliation] avaient organisé une réunion avec des habitants des villages de Koundjili et de Djoumjoum », a précisé une source onusienne.
« Lorsque les villageois se sont présentés, les éléments de 3R auraient ouvert le feu sur eux de manière indiscriminée, tuant 12 civils à Koundjili et 14 à Djoumjoum », a-t-on ajouté.
Contrôle des ressources naturelles
Le groupe 3R, qui prétend protéger les Peuls, a signé l’accord de paix de février. En retour, son chef, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars « conseiller spécial militaire » auprès du premier ministre chargé de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.
Préparé depuis 2017 par l’Union africaine, l’accord signé en février à Khartoum est le huitième depuis le début de la crise en 2013, marquée par le renversement du président François Bozizé.
Aucun des précédents accords n’a abouti à un retour de la stabilité, dans un pays où les groupes armés contrôlent 80 % du territoire et se battent pour le contrôle des ressources naturelles.
Près d’un quart des 4,5 millions d’habitants de la RCA ont été contraint de s’enfuir de chez eux.