S’il parvient à s’imposer avec Dijon lors des barrages face à Lens, Antoine Kombouaré n’aura pas fait descendre deux clubs cette saison. / JEFF PACHOUD / AFP

L’équipe de Guingamp jouera la saison prochaine en Ligue 2, la deuxième division du football. Celle de Dijon n’est encore assurée de rien, pouvant arracher un maintien en Ligue 1, ou se voir rétrogradée, elle aussi, en deuxième division. Les Bourguignons seront fixés dimanche, à l’issue du match retour de barrage contre le RC Lens, club de Ligue 2, les deux équipes ayant fait match nul (1-1) à l’aller, jeudi soir.

Guingamp relégué, Dijon en sursis… ces deux clubs ont un point commun : Antoine Kombouaré. Celui qui est aujourd’hui l’entraîneur de l’équipe bourguignonne était, au cœur de l’hiver, l’entraîneur de l’équipe bretonne. Limogé début novembre 2018 par Guingamp, où il avait passé deux ans et demi, l’ancien défenseur du PSG a vite rebondi à Dijon, pour une opération sauvetage qui n’est donc pas encore terminée.

C’est peu dire que l’intéressé a vécu une saison 2018-2019 des plus compliquées. Réputé pour son discours besogneux et sa capacité de meneur d’homme, Antoine Kombouaré n’a pas su faire de miracle. Quand il a quitté les Côtes-d’Armor en novembre 2018, Guingamp était dernier, et le club breton a finalement terminé à cette même place, relégué en Ligue 2.

A Dijon, ce n’est guère mieux : lorsqu’il a remplacé Olivier Dall’Oglio en janvier, le club était 18e. Vendredi 24 mai, grâce à une ultime victoire décisive contre Toulouse, les Dijonnais ont réussi à arracher in extremis cette même dix-huitième place, synonyme de barrage contre le RC Lens. « Ça passe par la petite porte », a convenu, lucide, Antoine Kombouaré à l’issue de cette dernière journée.

Début de saison catastrophique à Guingamp

A Guingamp, le passage du Kanak avait pourtant bien commencé. Prenant la succession de Jocelyn Gourvennec, Kombouaré a su maintenir le club breton en Ligue 1 deux années de suite (10e de Ligue 1 la première année, 12e l’année suivante).

Mais la troisième saison a tout de suite été compliquée. Certains joueurs majeurs, partis, n’ont pas été remplacés (Clément Grenier, Jimmy Briand) et Guingamp s’est très vite retrouvé lanterne rouge, avec six défaites lors des six premiers matchs de la saison.

Peu à peu, les relations avec les supporteurs se sont distendues, alors que l’implication réelle de l’entraîneur a été de plus en plus souvent remise en question. En témoigne cette banderole sortie par les fans en septembre 2018, référence au goût prononcé d’Antoine Kombouaré pour le golf : « Antoine, au foot comme au golf, quand ça va pas il faut changer de club. »

C’est finalement une déroute 5-0 face à Nantes, premier club d’Antoine Kombouaré dans les années 1980, qui a précipité son limogeage. Tandis que son prédécesseur, Jocelyn Gourvennec, revenait à Guingamp prendre sa suite, l’ancien entraîneur du PSG (dont il avait déjà été limogé en 2011, pour laisser la place à Carlo Ancelotti) a vite retrouvé un poste, et une mission : sauver Dijon de la relégation.

Opération sauvetage compliquée à Dijon

Alors qu’Olivier Dall’Oglio, qui entraînait les Bourguignons depuis six ans et les avait ramenés en Ligue 1 en 2016, prônait plutôt un jeu offensif et risqué, Antoine Kombouaré est venu prendre le contre-pied.

Adepte de la solidité défensive et plutôt connu pour son côté « meneur d’hommes », l’ancien défenseur n’a pourtant pas pu faire de miracle : le DFCO est finalement resté rivé à la 18e place qui était la sienne en janvier, en ayant, au passage, encaissé soixante buts - seul Guingamp a fait pire en défense.

Barragistes, les joueurs d’Antoine Kombouaré joueront donc leur survie dans l’élite dimanche, à domicile, contre Lens. Le but de l’égalisation (1-1) inscrit à l’extérieur au match aller, jeudi soir, pourrait peser lourd, obligeant les Lensois à marquer. « C’est un bon point de pris, on est contents d’avoir marqué ce but. Il faudra finir le boulot dimanche », a prévenu Antoine Kombouaré.

Pour ce dernier, ce match constituera un nouveau clin d’œil : il a été l’entraîneur pendant trois saisons des Sang et or (entre 2013 et 2016), avec lesquels il avait obtenu une montée en Ligue 1 (2014-2015). Avant de redescendre l’année suivante.