Le président philippin présente l’homosexualité comme une « maladie » dont il se serait lui-même « soigné »
Le président philippin présente l’homosexualité comme une « maladie » dont il se serait lui-même « soigné »
« Les belles femmes m’ont soigné », a déclaré le président Rodrigo Duterte.
Le président philippin, Rodrigo Duterte, lors de sa visite à Tokyo, le 31 mai 2019. / POOL / REUTERS
Le président philippin, Rodrigo Duterte, a suscité un nouveau scandale en laissant entendre que l’homosexualité était une maladie dont il se serait lui-même « soigné » avec l’aide de « belles femmes ».
Le septuagénaire s’est singularisé depuis son arrivée à la tête de l’archipel en 2016 par son franc-parler, ses tirades ordurières, ses insultes, ses menaces et un langage sans filtre totalement inhabituel à ce niveau de responsabilités.
La dernière polémique en date a été provoquée par ses propos la semaine dernière à Tokyo lors d’une rencontre avec la communauté philippine locale. Il s’en est notamment pris à l’un de ses principaux détracteurs, le sénateur Antonio Trillanes, dont il a par ailleurs affirmé qu’il était homosexuel.
« Les belles femmes m’ont soigné »
« Trillanes et moi sommes pareils. Mais je me suis soigné », a déclaré le président philippin, en expliquant être « redevenu un homme » après avoir rencontré son épouse, dont il est aujourd’hui séparé. « Donc les belles femmes m’ont soigné », a-t-il poursuivi.
M. Duterte s’est montré particulièrement fluctuant sur la question des droits des homosexuels. Pendant la campagne présidentielle de 2016, il s’était dit favorable à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe avant de faire machine arrière.
Il lui est même arrivé d’utiliser l’adjectif homosexuel comme insulte. Il l’avait employé au sujet de l’ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg.
Blague sur le viol
Bahaghari, une association de défense des droits des homosexuels et des transgenres, a qualifié les propos de M. Duterte de dangereux et rétrogrades. « C’est symptomatique d’une maladie grave : celle de l’ignorance, des préjugés et de la haine », a estimé l’organisation dans un communiqué. « Ces déclarations, comme ses propos pervers et insultants pour les femmes, ne peuvent être prises à la légère ou considérées simplement comme des blagues », a-t-elle ajouté.
Lors de la campagne présidentielle, M. Duterte avait provoqué un tollé avec une blague au sujet du viol et du meurtre d’une missionnaire australienne en 1989 lors d’une émeute dans une prison de Davao. Il avait expliqué à une foule goguenarde qu’il aurait aimé être le premier sur les rangs pour violer la missionnaire.