« Face au vent » : en Castille, l’ibère est rude
« Face au vent » : en Castille, l’ibère est rude
Par Thomas Sotinel
Le premier long métrage de la Catalane Meritxell Colell Aparicio pousse son parti pris d’austérité aux confins de l’ennui.
L’adjectif consacré est âpre. Il sert généralement à désigner un film qui dissimule ses qualités sous des dehors peu engageants. Ici, cette rudesse est au cœur du projet. La cinéaste catalane Meritxell Colell Aparicio a situé son histoire, en hiver sur le plateau castillan battu par le vent. Son héroïne est une femme aux traits durcis, qu’incarne la danseuse Monica Garcia. La caméra se plie aux caprices de la lumière, la prise de son à ceux du vent. Ce que raconte ce cinéma mal poli n’a rien d’extraordinaire, c’est sans doute là la faiblesse essentielle de Face au vent.
Banalité des jours
Monica (Monica Garcia) vit et danse à Buenos Aires. Elle est appelée au chevet de son père par sa sœur restée au pays, dans la région de Burgos. Quand l’exilée arrive à la ferme familiale, le vieil homme est mort et Monica se voit contrainte de rester dans la vieille maison en compagnie de sa mère, le temps de vendre la propriété.
Cette transaction est pour l’artiste l’occasion de se souvenir qu’elle est fille de paysans, et surtout fille de sa mère. Entre les deux femmes, la danseuse ombrageuse et la fermière taiseuse, la glace fond lentement, très lentement. Quelques moments, une partie de cartes, une promenade après le dégel donnent une dimension poétique à cette situation ordinaire. Le reste du temps, c’est la banalité des jours qui l’emporte et avec elle, l’ennui.
Bande annonce - Face au vent
Durée : 02:14
Film espagnol de Meritxell Colell Aparicio, avec Monica Garcia, Concha Canal, Ana Fernandez (1 h 47). Sur le web : paraisoproduction.fr