Gérard Collomb le 1er octobre 2017. / Jean-Paul Pelissier / REUTERS

Des perquisitions étaient en cours, mercredi 5 juin, au domicile du maire de Lyon, Gérard Collomb, ainsi qu’à la mairie de la ville, a appris le journal Le Parisien, ce que des sources proches du dossier ont confirmé à l’Agence France-Presse. Elles ont lieu dans le cadre de l’ouverture par le Parquet national financier (PNF) d’une enquête préliminaire sur des soupçons de détournements de fonds publics au profit de son ex-compagne, comme l’a révélé Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.

C’est à la suite d’un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes consacré à la gestion de la ville de Lyon et transmis au Parquet national financier que cette enquête préliminaire a été ouverte. Selon les rapporteurs, cités par Le Canard enchaîné, Gérard Collomb aurait « fait bénéficier son ex-compagne (Meriem Nouri) de plusieurs emplois municipaux depuis plus de vingt ans ».

« M’atteindre à dix mois des élections municipales »

M. Collomb a publié un communiqué dès mardi soir, dans lequel il détaille les activités professionnelles de son ancienne compagne. Il « confirme que, depuis 1995, Mme Nouri est employée par la ville de Lyon dans différentes fonctions, d’abord comme agent non titulaire de catégorie C puis titularisée comme agent administratif en juin 2005 ». L’ancien ministre de l’intérieur détaille ensuite : « De 2005 à 2009, elle est successivement affectée dans deux mairies d’arrondissement puis, à partir de 2009, elle est en charge d’une activité d’accueil et d’information de proximité sur des projets urbains, notamment à la mission Serin puis à la maison du projet Rives de Saône jusqu’à l’été 2015. »

Il évoque enfin les années 2015 et 2017, « pour lesquelles un signalement a été effectué par sa hiérarchie en novembre 2017 », mais affirme avoir « seulement été informé de ce fait en février 2019 ».

« J’ai aussitôt pris l’initiative de faire diligenter une enquête administrative dont les conclusions seront rendues fin juin et, conformément à l’article 40 [du code de procédure pénale], j’ai informé le procureur de la République. Depuis début 2018, Mme Nouri a été affectée d’abord dans une bibliothèque municipale puis dans une mairie d’arrondissement où elle travaille actuellement. »

Le maire de Lyon, qui entend se présenter en 2020 aux élections municipales et métropolitaines, juge « intolérable » la diffusion des informations sur cette enquête :

« Je ne peux donc que m’étonner, alors que les conclusions de l’enquête administrative ne sont toujours pas connues, qu’on ait pu diffuser des informations tant inacceptables qu’intolérables et déjà largement propagées. Il n’échappera à personne les véritables raisons qui conduisent ceux qui ont pris l’initiative de diffuser de telles informations de m’atteindre à dix mois des élections municipales. »