Le président de la FIFA, Gianni Infantino, le 5 juin à Paris. / FRANCK FIFE / AFP

Le suspense était mince. Le président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino, a été réélu par acclamation pour un deuxième mandat, mercredi 5 juin, à l’occasion du 69e congrès de l’instance à Paris. Bien que fragilisé et cible de nombreuses critiques, il était le seul candidat à se présenter devant les 211 fédérations membres.

Avant cette élection et au cours d’un discours inaugural, M. Infantino a tenté de vanter le bilan de son premier mandat, qui a débuté en 2016. Selon lui, la FIFA est « une organisation, qui est aujourd’hui synonyme de crédibilité », quatre ans après qu’un scandale de corruption a éclaté au sein de l’organisation, coûtant notamment sa place au prédécesseur de M. Infantino, Sepp Blatter. « En ce jour d’élection, personne ne parle de crise, de scandales, ou de corruption. On parle d’une organisation qui parle de football », s’est-il félicité en reconnaissant toutefois « des erreurs ».

« Il n’y a plus de possibilités pour la corruption. C’est tolérance zéro ! Ce qui s’est produit ne doit plus se répéter. Cela doit être clair pour ceux qui sont dans cette salle et en dehors. »

Il s’est aussi réjoui de la « solidité financière » de son organisation, qui a vu ses revenus passer de 4,6 milliards à 6,4 milliards de dollars au cours du cycle 2015-2018, « dans une période où personne ne voulait s’associer avec la FIFA ».

« Il n’est pas crédible »

« Nous ne devons pas avoir honte de devoir développer les recettes, c’est notre mission », a ajouté le dirigeant, citant l’élargissement de la Coupe du monde de 32 à 48 équipes en 2026, ou la création d’une « nouvelle Coupe du monde des clubs », dont l’édition « pilote » aura lieu en 2021.

Mais M. Infantino est étalement la cible de nombreuses critiques. Lundi 3 juin, c’est l’ancien président de l’UEFA Michel Platini (2007-2015), dont la suspension s’achève en octobre, qui a critiqué son ex-bras droit. « Pour moi, il n’est pas crédible comme président de la FIFA, et n’a aucune légitimité pour représenter le foot », a déclaré l’ex-no 10 des Bleus.

En novembre 2018, les révélations des « Football Leaks » ont aussi mis au jour les rapports intrigants de M. Infantino avec son ami d’enfance Rinaldo Arnold, premier procureur du Haut-Valais. Celui-ci, blanchi par un procureur « extraordinaire » en avril, a bénéficié d’invitations à des matchs du Mondial 2018 et joué l’intermédiaire pour organiser une rencontre, en mars 2016, à Berne, entre M. Infantino et le procureur fédéral suisse Michael Lauber. Ce dernier est chargé des enquêtes sur le scandale de corruption à la FIFA depuis 2015 et des procédures pénales en cours contre Sepp Blatter et Jérôme Valcke, l’ex-secrétaire général de la fédération.