« Dans un bon accord, l’argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant », déclare l’ancien ministre des affaires étrangères de Theresa May. / Andrew Yates / REUTERS

Boris Johnson, considéré comme le favori pour succéder à Theresa May, a prévenu samedi 8 juin que s’il devenait premier ministre, il refusera de payer la « facture du Brexit » tant que l’Union européenne ne proposera pas à Londres de meilleures conditions de divorce.

La « facture du Brexit » correspond à la part des engagements financiers pris par le Royaume-Uni conjointement avec les autres Etats membres de l’UE que Theresa May a accepté en décembre de verser dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020), qui couvre également la période de transition prévue par l’accord, soit une somme de 35 à 39 milliards de livres (39 à 44 milliards d’euros).

« Nos amis et partenaires doivent comprendre que l’argent sera conservé jusqu’à ce que nous ayons plus de clarté sur le chemin à prendre », a dit ce partisan du Brexit dans un entretien au Sunday Times. « Dans un bon accord, l’argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant », a ajouté l’ancien ministre des affaires étrangères à l’occasion de sa première prise de parole depuis la démission de Mme May vendredi de la tête du Parti conservateur.

Pas d’accord sur la clause de sauvegarde irlandaise

Le conservateur eurosceptique ajoute qu’il enterrera la clause de sauvegarde irlandaise (« backstop »), qui a précipité le rejet de l’accord de Brexit par le Parlement britannique, accord que Boris Johnson se fait fort de renégocier. Il précise qu’il n’acceptera de régler la question de la frontière entre la province d’Irlande du Nord et la République d’Irlande qu’une fois que les relations commerciales à long terme entre le Royaume-Uni et l’UE auront été définies.

Boris Johnson promet également d’accélérer les préparatifs en vue d’un Brexit sans accord (« no deal ») afin que le Royaume-Uni soit prêt en vue des « perturbations » générées par cette situation. Theresa May reste chef du gouvernement d’ici fin juillet, jusqu’à ce que le parti désigne son nouveau chef, qui deviendra aussitôt premier ministre. M. Johnson est perçu comme le favori parmi la dizaine de candidats.

A 54 ans, Boris Johnson a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016. Il veut que le Royaume-Uni quitte l’UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Apprécié par la base de son parti, l’ancien maire de Londres suscite en revanche des réactions plus contrastées chez les députés tories

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