Abdelmalek Sellal, ancien premier ministre, en avril 2014. / SIDALI DJARBOUB / AP

L’ancien premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a été écroué à son tour. Ce proche de l’ancien président a été entendu jeudi 13 juin par un juge d’instruction après son audition dans le cadre d’enquêtes anticorruption, ont annoncé la radio et la télévision nationales.

Premier ministre de 2012 à 2017, M. Sellal est le deuxième premier ministre de M. Bouteflika envoyé en prison en deux jours. Mercredi, un juge a placé en détention préventive Ahmed Ouyahia, quatre fois chef du gouvernement en Algérie dont trois fois sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril par un mouvement de contestation inédit, après vingt ans à la tête de l’Algérie.

Depuis la démission du président, la justice algérienne a lancé plusieurs enquêtes et placé en détention provisoire de puissants hommes d’affaires, la plupart soupçonnés d’avoir profité de leurs liens avec le chef de l’Etat déchu ou son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.

La contestation continue

Certains observateurs craignent que ces enquêtes servent le double objectif d’offrir des « têtes » à la contestation – qui qualifie depuis le 22 février les dirigeants algériens de « gang » de « voleurs » ayant « pillé le pays » – tout en favorisant une purge dans le cadre de luttes de clans au sommet.

Le départ du président Bouteflika n’a pas calmé la contestation, qui continue de réclamer massivement le départ de l’ensemble des anciens fidèles, toujours aux commandes, du président déchu, en tête desquels le président par intérim Abdelkader Bensalah et le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu de fait le véritable homme fort du pays.