Six choses à savoir sur la CAN 2019
Six choses à savoir sur la CAN 2019
Par Alexis Billebault
La trente-deuxième édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) débute ce vendredi 21 juin en Egypte. La course à la succession du Cameroun est lancée.
Mohamed Salah, atout majeur des Pharaons d’Egypte, équipe favorite de cette CAN 2019. / AMR ABDALLAH DALSH / REUTERS
Quel que soit le nom du vainqueur, l’histoire de cette CAN 2019, dont on connaîtra l’épilogue le 19 juillet au Caire, aura été animée. En juillet 2017, la Confédération africaine de football (CAF), présidée par le Malgache Ahmad Ahmad, décidait de la faire jouer pour la première fois en été, et de passer de seize à vingt-quatre le nombre d’équipes en phase finale. Le 30 novembre 2018, le comité exécutif de l’instance, réuni à Accra (Ghana), a finalement décidé de retirer l’organisation de la compétition au Cameroun, le pays accusant, selon l’instance, trop de retard dans l’avancée des travaux pour être prêt à accueillir l’événement.
L’Egypte, un second choix
Cette décision a provoqué un glissement du calendrier. Le Cameroun organisera la CAN 2021, la Côte d’Ivoire celle de 2023 et la Guinée l’édition 2025. L’Egypte, qui a été préférée à l’Afrique du Sud pour suppléer le Cameroun, va donc accueillir pour la cinquième fois la compétition la plus prestigieuse d’Afrique, après 1959, 1974, 1986 et 2006, dans quatre villes (Le Caire, Suez, Alexandrie, Ismaïlia) et six stades, dont trois dans la capitale.
Des températures extrêmes
Le choix de l’Egypte n’a pas manqué d’interpeller bon nombre d’observateurs, et pas seulement pour des raisons climatiques, puisque les températures, en juin et juillet, sont très élevées dans cette partie du continent. La question sécuritaire se pose également, le pays étant régulièrement la cible d’attaques terroristes. La dernière a frappé un bus de touristes égyptiens et sud-africains le 19 mai, près des pyramides de Gizeh, faisant dix-sept blessés.
Un format tout nouveau
L’élargissement de la phase finale à vingt-quatre équipes, une évolution également appliquée en Europe depuis 2016 et en Asie en 2019, a favorisé l’apparition ou le retour de certaines sélections. Le Burundi, la Mauritanie et Madagascar sont trois « petits poucets » à ce niveau, alors que la Tanzanie, le Kenya et la Namibie, absents respectivement depuis 1980, 2004 et 2008, reviennent sur le devant de la scène. Mais ce n’est sans doute pas parmi cette liste rafraîchissante de novices ou de revenants qu’il faut chercher le nom du futur vainqueur.
Une équipe égyptienne favorite
Hormis le Burkina Faso, finaliste en 2013 et troisième en 2017, le Gabon, le Congo, la Zambie et le Togo, habitués à l’événement, aucune sélection de marque ne manque à l’appel. A l’heure des pronostics, les Pharaons égyptiens, détenteurs du record de titres obtenus sur la scène continentale (sept), sont les grandissimes favoris. Outre l’avantage de jouer devant son bouillant public, l’Egypte, désormais entraînée par le Mexicain Javier Aguirre, au jeu plus ambitieux que celui de son prédécesseur argentin Hector Cuper, dispose d’un atout majeur avec Mohamed Salah, bien entouré par des coéquipiers talentueux et combatifs.
Le Sénégal challenger
La tentation de faire du Sénégal l’adversaire numéro 1 du pays organisateur est grande, et répond à une certaine logique. Les Lions de la Teranga s’appuient sur une stabilité technique rare en Afrique, puisque le sélectionneur Aliou Cissé est en place depuis mars 2015. Sur le papier, les Sénégalais peuvent revendiquer un effectif de grande qualité. Il y a bien sûr Sadio Mané, coéquipier de Mohamed Salah à Liverpool, et auteur d’une belle saison. Mais Aliou Cissé dispose d’un effectif complet dans toutes les lignes, où brillent le défenseur Kalidou Koulibaly (Naples), le milieu Idrissa Gueye (Everton) et les attaquants du Stade rennais Ismaïla Sarr et Mbaye Niang.
Et la rage de gagner des autres
Le Maroc de Mehdi Benatia et Hakim Ziyech peut également être hissé au rang des favoris d’une compétition que son sélectionneur, le Français Hervé Renard, a remportée deux fois, avec la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire trois ans plus tard. Mais l’équipe est minée par des conflits internes. Les Eléphants ivoiriens et les Super Eagles nigérians peuvent aussi prétendre au titre. Derrière cette hiérarchie que beaucoup d’équipes rêvent de bousculer, apparaissent pêle-mêle la Tunisie, le Ghana, l’Algérie et le Cameroun, tenant du titre. Et comme (presque) toujours, dans une compétition de ce niveau, une équipe que personne n’attendait viendra se hisser, peut-être, en quarts de finale. Et pourquoi la surprise ne viendrait-elle pas de la Mauritanie, que Le Monde Afrique va suivre au quotidien, ou de l’Ouganda ?