Pour son retour à La Rochelle, le PS veut s’ouvrir aux alliés potentiels
Pour son retour à La Rochelle, le PS veut s’ouvrir aux alliés potentiels
Par Sylvia Zappi
Après trois ans d’absence, les socialistes organiseront de nouveau leur rendez-vous annuel dans la ville de Charente-Maritime du 23 au 25 août.
Fini « les concours d’éloquence et le bal des ego » ! Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a décidé de faire de l’université d’été, qui se déroulera du 23 au 25 août à La Rochelle (Charente-Maritime), un lieu d’échanges et de formation. Et signer ainsi le retour des militants. Voilà trois ans que la messe socialiste avait déserté le port charentais, laissant le champ libre à une mise en scène des batailles internes des courants et des écuries. Le format classique du rendez-vous de La Rochelle avec ses « in » et ses « off » laissera cette année la place au « Campus 19 » dans un format renouvelé.
Dans le calendrier du premier secrétaire, l’événement estival doit être le premier temps de la réflexion programmatique qu’il veut lancer. La direction sait qu’elle doit donner du contenu à la nouvelle ligne politique mise en musique avec Raphaël Glucksmann lors des élections européennes. « Nous devons désormais expliquer ce que nous voulons dire avec la social-écologie, comment articuler les revendications sociales et les exigences de l’urgence climatique, comment revoir nos schémas productivistes… Nous manquons encore de contenu », explique M. Faure, député de Seine-et-Marne.
Laurent Baumel, ex-député frondeur, abonde : « Nous avons fait une mutation conceptuelle avec l’écologie comme chapeau structurant du changement, mais on est en retard sur la déclinaison programmatique. » Trois grands forums sont prévus pour y remédier avant les municipales de mars 2020, autour des thèmes du social, de l’écologie et de la démocratie.
Changer d’image
L’université d’été devrait aussi être l’occasion d’afficher la stratégie d’ouverture entamée avec les européennes. « Il faut accepter qu’à gauche personne n’est dominant et qu’on peut apprendre les uns des autres », argumente Olivier Faure. Les forces politiques qui se sont retrouvées derrière la liste Envie d’Europe – Place publique, Nouvelle Donne et le Parti radical de gauche – ont été associées avec chacune un atelier thématique à animer et une présence aux débats pléniers. Même chose pour le Parti communiste (PCF), le Mouvement des citoyens (MDC) et l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) : les socialistes cherchent à séduire à gauche en changeant leur image. Invité aussi, Génération.s devrait y envoyer quelques représentants.
L’organisation se veut également moins formelle. Plus de grands auditoriums avec des discours qui s’enchaînent, mais des débats par atelier et un grand « procès de la Ve République », tribunal arbitral présidé par Najat Vallaud-Belkacem, assistée d’un procureur, d’avocats et de témoins. Des personnalités comme la journaliste Audrey Pulvar ou Frédéric Sève de la CFDT seront présentes. Le parvis de l’espace Encan sera transformé en agora ouverte aux curieux qui voudront participer aux débats.
En assumant la fin de son hégémonie, le PS se donne du mal pour donner des gages aux autres formations de gauche. En ligne de mire, les municipales et les alliances que les socialistes rêvent de nouer. D’ici là, une « charte » qui liera les candidats PS et ceux qu’il soutiendra sera soumise à l’approbation des militants du PS et à ses partenaires.
Olivier Faure n’en a cependant pas fini avec les initiatives en ordre dispersé : deux jours avant le début du campus, le maire de Dijon, François Rebsamen, doit réunir de son côté les élus socialistes pour des « journées de travail » à La Rochelle afin de participer au « réarmement du PS ».