Près d’un quart de la population mondiale est menacé par une pénurie d’eau
Près d’un quart de la population mondiale est menacé par une pénurie d’eau
Le Monde.fr avec AFP
« La pénurie en eau est la plus grande crise dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière », a déclaré le PDG du World Resources Institute.
Près d’un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, est en situation de « stress hydrique très grave », proche du « jour zéro » lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet, selon un rapport rendu public mardi par le World Resources Institute (WRI – Institut des ressources mondiales).
Le stress hydrique – autrement dit, une ressource insuffisante pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement – commence lorsque la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 mètres cubes par an et par personne. Quasi les trois quarts des habitants des pays arabes vivent en dessous du seuil de pénurie établi, lui, à 1 000 m3 par an, et près de la moitié se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3, en Egypte, en Libye notamment.
De fait, dans 17 pays – le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Erythrée, les Emirats arabes unis, Saint Marin, Bahreïn, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana et l’Inde – « l’agriculture, l’industrie, et les municipalités absorbent 80 % de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne », écrit l’institut.
Dix-sept pays figurent sur la liste des pays présentant un « stress hydrique très élevé ». / World Resources Institute
« La plus grande crise »
« La pénurie en eau est la plus grande crise dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière », a déclaré Andrew Steer, PDG du WRI.
« Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse – qui vont augmenter avec le changement climatique peuvent provoquer de terribles conséquences », comme les récentes crises à Cape Town, Sao Paulo ou Chennai, détaille l’institut.
En 2015, l’Organisation des Nations unies (ONU) avait expliqué dans son rapport annuel qu’au rythme actuel « le monde devra[it] faire face à un déficit hydrique global de 40 % » dès 2030.
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