En Italie, Paolo Gentiloni confirme à leur poste les principaux ministres de Renzi
En Italie, Paolo Gentiloni confirme à leur poste les principaux ministres de Renzi
Par Jérôme Gautheret (Rome, correspondant)
Le nouveau premier ministre s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur.
Paolo Gentiloni (à droite), avec le président Sergio Mattarella au Quirinal, le 12 décembre. | Ettore Ferrari / ANSA
Ce pourrait très bien être la composition d’un cabinet Renzi II. Un gouvernement de fidèles, chargé de préparer la bataille des législatives prochaines, qui s’annonce sanglante. Pour cela il ne manque qu’une seule personne : Matteo Renzi lui-même, qui a démissionné après la victoire du non au référendum sur la réforme des institutions, voici moins de dix jours. Sur la photographie de famille du 64e gouvernement de l’histoire de la République, prise lundi 12 décembre au soir au Quirinal, avec le président Sergio Mattarella, en passe de surmonter de main de maître la crise gouvernementale la plus expéditive de l’histoire parlementaire italienne, il était le seul absent.
Aussi les livres d’histoire appelleront-ils la période qui s’ouvre « gouvernement Gentiloni », par convention, une fois que l’équipe aura passé les obstacles des votes de confiance de la Chambre des députés et du Sénat, mardi 13 et mercredi 14 décembre. Même si l’empreinte de l’ancien ministre des affaires étrangères sur le nouvel exécutif paraît bien faible. Paolo Gentiloni semble d’ailleurs très bien s’accommoder de la situation. Il ne s’installera pas dans l’appartement de fonction du troisième étage du Palazzo Chigi, et a préféré rentrer chez lui lundi soir, dans son appartement romain. Comme s’il ne voulait surtout pas se prendre pour un premier ministre.
Plan de sauvetage
Dans la nouvelle équipe qui a prêté serment lundi soir, plus des trois quarts des sortants ne changent pas de poste. Les principales nouveautés sont la nomination de l’ancien ministre de l’intérieur Angelino Alfano au poste des ministres des affaires étrangères – lui-même étant remplacé par l’ancien sous-secrétaire à la présidence du conseil chargé des services secrets, Marco Minniti – et celle de la vice-présidente du Sénat Valeria Fedeli au ministère de l’instruction publique.
Les autres grands ministères ne changent pas. Pier Carlo Padoan continuera à veiller sur les finances du pays – il aura fort à faire dans les prochains jours, alors que se profile la mise en place d’un coûteux plan de sauvetage de la banque Monte dei Paschi di Siena (MPS). Comme un symbole de plus que l’ère Renzi n’est pas terminée, son proche conseiller, Luca Lotti, s’est vu offrir un poste de ministre des sports, tandis que Maria Elena Boschi, dont le poste de ministre des réformes a fort logiquement disparu, faute de réformes à accomplir dans un futur proche, s’est vu offrir un poste de sous-secrétaire à la présidence du conseil. La seule personne à faire les frais de la défaite est l’ancienne ministre de l’instruction Stefania Giannini, auteure d’une très impopulaire réforme de l’enseignement, qui n’apparaît plus dans la composition du nouveau gouvernement.
En début de soirée, Matteo Renzi a souhaité « bon travail à Paolo Gentiloni et à son équipe ». Depuis l’annonce de sa démission après sa cuisante défaite, il s’est replié sur le Parti démocrate, préparant sa revanche et les échéances prochaines, une réunion en assemblée nationale du parti, dimanche 18 décembre, puis dans la foulée un congrès et des primaires, en vue d’élections qui pourraient se tenir au printemps.
Les dirigeants de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 étoiles ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas au vote de confiance, et réclamé au plus vite des élections. Beppe Grillo a appelé à organiser une grande manifestation de protestation d’ici à l’avis de la Cour constitutionnelle sur la loi électorale, le 24 janvier.