Des civils irakiens se rendent vers une positions de l’armée irakienne, à Mossoul, le 15 juin 2017. | ERIK DE CASTRO / REUTERS

Des milliers de civils irakiens sont pris au piège par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) dans la vieille ville de Mossoul, que les forces irakiennes tentent de reprendre, a annoncé l’ONU, vendredi 16 juin. « Plus de 100 000 civils pourraient être encore retenus dans la vieille ville… Ces civils sont en fait essentiellement retenus comme boucliers humains », a déclaré le représentant du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés en Irak, Bruno Geddo, lors d’une conférence de presse à Genève.

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Les forces irakiennes poursuivent les combats pour reprendre la vieille ville de Mossoul à l’EI, un objectif stratégique mais compliqué. Située sur la rive occidentale du Tigre, fleuve qui coupe la ville en deux, la vieille ville est un dédale de petites rues fortement peuplé, guère propice à l’avancée de blindés et où l’usage d’armes lourdes risque de mettre en péril la population civile.

« Une situation de pénurie et de terreur »

M. Geddo a expliqué que l’EI avait capturé des civils à l’extérieur de Mossoul et les avait emmenés de force dans la vieille ville. « Nous savons que l’EI les a pris avec eux » alors qu’ils fuyaient les combats, a précisé le représentant du HCR.

Sans eau ni nourriture, privés d’électricité, ces civils « vivent dans une situation croissante de pénurie et de terreur », a-t-il dit, ajoutant que des snipers menacent ceux qui essaient de quitter la zone sous contrôle des djihadistes. Quelques-uns parviennent malgré tout à s’enfuir et sont « profondément traumatisés », a-t-il dit.

Les forces irakiennes mènent depuis la mi-octobre l’offensive pour reconquérir Mossoul, tombée en juin 2014 aux mains de l’EI.

Depuis le début de l’offensive, 862 000 personnes ont été déplacées de Mossoul : 195 000 d’entre elles sont toutefois revenues dans la ville, essentiellement dans l’Est (partie de la ville déjà reprise). Au total, 667 000 civils sont toujours déplacés et vivent dans des familles d’accueil ou dans les 13 camps érigés par le HCR. L’agence onusienne a pu venir en aide à plus de 500 000 déplacés jusqu’à présent.