Partir en vacances avec son drone
Partir en vacances avec son drone
Par Jean-Michel Normand
Avant de faire décoller son quadricoptère pour saisir de belles images, il est indispensable de prendre quelques dispositions... et précautions.
Usage d'un drone de loisir : les 10 commandements
Compagnon de voyage d’un nombre grandissant de vacanciers, un drone ne se transporte pas et ne s’utilise pas comme une action-cam ou un appareil photo. Il est soumis à des réglementations diverses, plus ou moins mouvantes et potentiellement tatillonnes, que nul droniste n’est censé ignorer. Avant de vous élancer vers votre destination estivale, voici quelques précautions à prendre s’agissant de la préparation du voyage et de la législation à respecter.
Un drone en démonstration lors du CES de 2016 à Las Vegas. | John Locher / AP
Le transport: prévenir la compagnie aérienne -
Les drones de loisirs fonctionnent avec des batteries lithium-ion et il arrive que celles-ci s’enflamment accidentellement, éventualité à laquelle le personnel naviguant est préparé. Les compagnies aériennes ont édicté des régles de sécurité qui s’appliquent aussi aux overboards, gyropodes et autres gyroroues. Les batteries d’une puissance supérieure à 160 Wh (on multiplie la tension, exprimée en volts, par l’intensité, exprimée en ampère-heure) sont indésirables à bord d’un avion de ligne. Il faut pour celà les acheminer par avion cargo. En pratique, seuls les drones professionnels sont concernés par cette limite. Un Phantom 4 de DJI, par exemple, dispose d’une puissance de 81 Wh et un Parrot Bebop2 ne dépasse guère les 40 Wh. Les batteries inférieures à 160 Wh sont autorisées en soute mais aussi en cabine. En général, les batteries de rechange sont limitées à deux par client mais devront être exclusivement emportées en cabine. Attention: il est indispensable de déclarer lors de la réservation du billet que l’on va transporter un drone et ses batteries afin d’obtenir une autorisation de la compagnie, précise Air-France. A l’étranger, notamment aux Etats-Unis, certaines compagnies peuvent imposer des règles plus strictes. Même si l’on ne prend pas l’avion, il faut être aux petits soins avec ses batteries. Les empaqueter dans un sac spécial anti-feu, le cas échéant, les protéger des grosses chaleurs et du contact avec des matières métalliques. Voyager lorsqu’elles sont déchargées est toujours plus sûr.
La carte des zones interdites aux drones. | Geoportail
En France, voler avec tact et modération
Une fois sur place, il n’est pas toujours facile de savoir quelles sont les réglementations à respecter, car elles sont parfois complexes et mouvantes. En France comme à l’étranger, quelques réflexes de bon sens s’imposent: ne jamais voler au-dessus du public, en agglomération (sauf au-dessus de chez soi), de nuit, à proximité des zones sensibles (aéroports, zones militaires, centrales nucléaires...) et au-dessus d’une propriété privée. De même, le vol hors-vue n’est pas autorisé et, si l’on utilise un casque spécial pour piloter en FPV (« vision à la première personne »), il faudra qu’une autre personne vous assiste. En France, le survol par maladresse d’une zone interdite est puni d’une amende de 15 000 € et 6 mois de prison (45 000 € et un an si en cas de survol intentionnel). Pour savoir si l’on peut on non voler dans la zone où l’on se trouve et, dans l’affirmative, à quelle hauteur (la norme est de 150 m au maximum mais d’un endroit à l’autre, le plafond peut varier du tout au tout), il faut s’en remettre à la carte Géoportail. Ou, plus facilement lisible et utilisable car disponible sur smartphone ou tablette, à l’application Mach7Drone qui fonctionne sous Androïd mais pas encore sous le système d’exploitation IOS. Autre chose à savoir: la responsabilité du pilote est engagée en cas de dommages causés aux personnes et aux biens. Il est donc conseillé de consulter son assurance multirisques.
Attention, le président Trump ne plaisante pas avec les drones. | Evan Vucci / AP
A l’étranger, des précautions indispensables
A l’étranger, les réglementations sont très diverses. Il faut donc veiller à s’informer au préalable. Certains pays un peu « chatouilleux » interdisent carrément les drones de loisir, comme l’Egype par exemple. Aux Etats-Unis, les drones de plus de 250 g doivent obligatoirement faire l’objet d’une déclaration en ligne auprès de la FAA, y compris de la part des touristes. Pour ce qui les concerne, les parcs nationaux américains ont très largement banni l’usage de drones. Enfin, si par malheur votre drone vous échappe et choisit la liberté, vous pourrez lancer un appel à la population par l’intermédiaire de l’application LostMyDrone, surtout active aux Etats-Unis.
Avant de faire voler votre drone, assurez-vous que l’intendance suit... | Robert MacPherson / AFP
Enfin, il faut ne pas oublier...
.....d’emporter son ordinateur (ainsi qu’une ou plusieurs clés USB) pour stocker les images que l’on aura capturées et le câble pour le raccorder au drone, un chargeur allume-cigare qui pourrait être bien utile, un adaptateur pour les prises de courant étrangéres, une visière (bricolée, si nécessaire) pour surveiller l’écran de contrôle de la radiocommande ou de la tablette lorsque le soleil brille ou encore de calibrer systématiquement le GPS de votre drone avant de le faire décoller d’un nouvel endroit.
Bonnes vacances !