Garde à vue prolongée pour le suspect d’une prise d’otages au mémorial des déportés de la Mayenne
Garde à vue prolongée pour le suspect d’une prise d’otages au mémorial des déportés de la Mayenne
Le suspect consultait régulièrement des sites antisémites, et avait « Mein Kampf » dans son sac à dos au moment de son arrestation.
Le suspect avait menacé avec un fusil de chasse non chargé un employé de l’accueil du Mémorial des déportés de Mayenne. / LOIC VENANCE / AFP
L’homme qui a menacé mardi avec un fusil un employé du mémorial des déportés de la Mayenne est un jeune « nationaliste », fragile psychologiquement, qui voulait commettre un « acte spectaculaire », a indiqué mercredi 25 avril le procureur de Laval.
Originaire de Château-Gontier (Mayenne) et âgé de 20 ans, le jeune homme se décrivait lui-même comme « nationaliste ». Le suspect consultait régulièrement des sites antisémites, a précisé le procureur Guirec Le Bras, au cours d’une conférence de presse. Isolé, le suspect « n’a aucun antécédent pénal mais a des antécédents psychiatriques », a ajouté le magistrat. Le jeune homme avait été hospitalisé sous contrainte à deux reprises, en 2016 et entre octobre et décembre 2017.
« C’est une prise d’otages »
Mardi 24 avril, à 15 heures, le suspect avait menacé avec un fusil de chasse non chargé un employé de l’accueil du mémorial des déportés de la Mayenne, un lieu qui rend hommage aux personnes envoyées dans les camps de concentration et d’extermination nazis. « C’est une prise d’otages », a-t-il dit à l’employé, qui a résisté et appelé à l’aide. Maîtrisé et désarmé avec l’aide d’un second employé, l’homme a été placé en garde à vue par les gendarmes à 15 h 20.
Dans son sac à dos, ceux-ci ont découvert plusieurs ouvrages, dont Mein Kampf d’Adolf Hitler, Psychanalyse du judaïsme d’Hervé Ryssen ou Comprendre l’empire d’Alain Soral. « Pour autant, il n’a à aucun moment prononcé de propos antisémites lors de la commission des faits », a souligné le magistrat. Et pendant sa garde à vue, « il a dit qu’il voulait faire un coup d’éclat sans plus d’élaboration ou de précision », a-t-il ajouté. Il « mûrissait son projet depuis un mois » et avait acheté le fusil vendredi dernier dans la région angevine, selon le procureur. Mais la détermination du lieu n’est arrivée que très tardivement.
« Compte tenu des fragilités psychiatriques, ce qui nous reste à vérifier, c’est s’il y aura une clause d’irresponsabilité pénale à terme. Pour l’instant, nous n’avons pas ces éléments, a souligné le magistrat. Selon ces éléments, ça s’orientera soit vers une irresponsabilité soit vers des poursuites pénales contre l’intéressé. »
Le parquet décidera des suites à donner à cette affaire à l’issue de la garde à vue, qui a été prolongée jusqu’à jeudi après-midi. L’enquête a été ouverte pour « violences avec armes » et « détention et transport d’arme prohibée ». Le jeune homme doit être examiné par un expert psychiatre mercredi après-midi.