Jean-Claude Mailly (FO) répond aux critiques : « Je considère que certains ont mordu le trait de la fraternité et de la camaraderie »
Jean-Claude Mailly (FO) répond aux critiques : « Je considère que certains ont mordu le trait de la fraternité et de la camaraderie »
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Très critiqué chez les militants, le secrétaire général de Force ouvrière va passer la main à Pascal Pavageau, vendredi, à l’occasion du congrès du syndicat.
Jean-Claude Mailly, le 16 novembre 2017 à Marseille. | BORIS HORVAT / AFP
Clap de fin pour Jean-Claude Mailly à Force ouvrière (FO). A l’occasion du 24e congrès du syndicat à Lille, il a tenu son dernier discours en tant que secrétaire général de FO, jeudi 26 avril, avant de passer la main, vendredi, à Pascal Pavageau. Mais à l’occasion de ce dernier congrès, M. Mailly n’a pas été épargné par les critiques des militants qui lui reprochent notamment sa « passivité » et sa « timidité » à l’occasion des débats sur la réforme du droit du travail, adoptée l’année dernière.
M. Mailly s’en est donc pris à ses détracteurs jeudi matin : « J’ai le dos large et je vous avoue que ces derniers mois, au-delà des nuances ou divergences démocratiques qu’on peut avoir entre nous, je considère que certains ont mordu le trait de la fraternité et de la camaraderie. »
Une partie seulement de la salle s’est alors levée pour saluer celui qui a été, pendant quatorze ans, secrétaire général de FO. S’il a pris « quelques bosses », il « s’en fout », a-t-il assuré, car il « peut se regarder dans la glace le matin ». Il n’a pas voulu revenir dans le détail sur l’épisode interne des ordonnances, y décelant « une part d’irrationnel » ou un « prétexte ». « Qui a dit que les ordonnances étaient bien ? », a-t-il lancé.
Débats sur le bilan de Mailly
« Ça fait beaucoup d’énergie dépensée en interne », a-t-il déploré. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, « doit se friser les moustaches » et Laurent Berger, patron de la CFDT, penser qu’il a « un boulevard si FO se déchire comme ça ! », a-t-il poursuivi. « J’ai eu du mal à avaler qu’on puisse penser que je sois un menteur », a ajouté le responsable syndical, rappelant, comme il l’avait dit, lundi, en ouverture, que c’est « à l’unanimité du bureau confédéral que nous avons pris les décisions », bureau dont est membre M. Pavageau.
Enfin, M. Mailly a tenu à avertir son successeur, tenant d’une ligne plus radicale :
« Etre secrétaire général de la confédération, c’est une lourde responsabilité et on ne peut le mesurer que quand on l’a obtenue. »
Depuis le début du congrès de FO, lundi, les délégués syndicaux invités à parler devant les 3 500 militants présents à Lille se sont opposés, parfois vigoureusement, sur le bilan d’activité de M. Mailly à la tête de FO.