L’université de Nanterre fera passer des examens en ligne, une AG étudiante s’y oppose
L’université de Nanterre fera passer des examens en ligne, une AG étudiante s’y oppose
Le Monde.fr avec AFP
Deux cents étudiants réunis en assemblée générale ont voté le blocage administratif de l’université pour empêcher que les partiels soient organisés à distance.
Les étudiants votent durant une assemblée générale à l’université de Nanterre mardi 15 mai. / GERARD JULIEN / AFP
Après le blocage et l’annulation de partiels délocalisés à la Maison des examens, à Arcueil (Val-de-Marne), le président de l’université de Nanterre a assuré, mardi 15 mai, que « les examens se tiendr[aient], fût-ce dans des formats inédits ».
Ces partiels se feront sous forme d’« oraux, épreuves en ligne écrites et en temps limité, travaux à la maison, mini-mémoires ou encore QCM en ligne, (…) en respectant un délai de convocation de cinq jours pour les épreuves en temps limité », a fait savoir Jean-François Balaudé dans un communiqué, alors que son université est la dernière à être entièrement bloquée par des étudiants mobilisés contre la réforme de l’accès à l’université, après l’évacuation de Rennes-II, lundi 14 mai, par les forces de l’ordre.
« Les équipes techniques travaillent déjà à la fiabilisation des solutions numériques qui permettront, le cas échéant, des examens en ligne à grande échelle », une solution déjà mise « en œuvre dans de nombreux autres établissements d’enseignement supérieur, et pas seulement en temps de crise », a-t-il ajouté, soulignant que « dans leur grande majorité », les examens avaient « déjà eu lieu ou sont d’ores et déjà reprogrammés ».
Blocage et « convergence des luttes »
Quelque deux cents étudiants opposés à la réforme de l’université, réunis en assemblée générale, ont voté dans la foulée le « blocage administratif » de leur faculté, pour tenter notamment d’empêcher la tenue des partiels.
La proposition de bloquer les bâtiments administratifs de la faculté, visant notamment à empêcher le personnel universitaire de pouvoir travailler normalement et donc d’organiser — même en ligne — les examens, a été votée à la quasi-unanimité, mais ses modalités n’ont pas été précisées dans l’immédiat. L’université de la banlieue ouest de Paris compte 32 000 étudiants.
Les étudiants présents mardi ont également voté leur participation à une AG interprofessionnelle, prévue le 22 mai à la Bourse du travail à Paris, et aux manifestations nationales des 16 et 22 mai, appelant une nouvelle fois à la « convergence des luttes » aux côtés des cheminots, des postiers et des hospitaliers.
A Lyon-II, où les examens ont été annulés lundi 14 mai après qu’une centaine d’étudiants a empêché l’accès aux bâtiments en formant une chaîne humaine, l’université réfléchissait mardi aux nouvelles modalités d’évaluation.
[URGENT] MESSAGE CONCERNANT LA TENUE DES EXAMENS https://t.co/9xz1SJAE3g
— univ_lyon2 (@Université Lyon 2)
La ministre de l’enseignement supérieur a qualifié mardi de « comble du cynisme » le fait d’empêcher la tenue des examens. « Il y a une volonté de donner une image fausse de l’université, de la dévaloriser », a regretté Frédérique Vidal lors d’un déplacement dans un lycée à Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Elle a dit que qu’environ 16 000 sessions s’étaient déjà déroulées, soit environ deux tiers des examens du deuxième semestre, qui s’étaleront jusqu’à au moins la fin du mois de mai. « Il n’y a eu que quelques dizaines d’examens annulés ou perturbés », a-t-elle ajouté.