Paris, ville la plus attractive pour commencer ses études, bien au-delà de ses capacités d’accueil
Paris, ville la plus attractive pour commencer ses études, bien au-delà de ses capacités d’accueil
Par Soazig Le Nevé
Au niveau national, la capitale a accueilli le plus grand nombre de néobacheliers en provenance d’autres académies, selon une étude de l’Insee portant sur l’année 2015.
Les filières courtes, et plus particulièrement dans la branche « services », sont les plus en tension dans l’académie de Paris / Capture d'écran Insee
Dans les trois académies d’Ile-de-France, moins d’élèves obtiennent leur bac qu’ailleurs. Mais lorsqu’ils y sont bacheliers, ils y restent pour poursuivre leurs études. Paris, Créteil et Versailles (19 % des néobacheliers) forment un écosystème à part en France, relève une note de l’Insee Ile-de-France, publiée mardi 5 juin. Un écosystème hétérogène, les trois académies ayant chacune des caractéristiques bien distinctes.
En 2015, le taux de réussite au baccalauréat était moins élevé en Ile-de-France (86 %) que dans l’ensemble de la France (88 %). Sur les 117 300 Franciliens qui ont obtenu le diplôme, près de la moitié l’ont eu dans l’académie de Versailles, un tiers dans l’académie de Créteil et un cinquième dans l’académie de Paris.
Parmi eux, seuls 6 % ont quitté la région pour poursuivre leurs études ailleurs, le plus souvent dans les Hauts-de-France. L’Ile-de-France est ainsi la région française qui retient le plus ses bacheliers, observe l’Insee. « La majorité des étudiants effectuent, de façon choisie ou subie, des déplacements quotidiens plutôt qu’un changement de résidence », ajoute l’institut de la statistique. Dans les trois quarts des territoires de formation, plus de 75 % de néobacheliers quittent ainsi quotidiennement leur territoire pour étudier.
Selon cette étude qui se réfère aux choix opérés cette année-là sur la plate-forme APB, les néobacheliers franciliens ont poursuivi plus fréquemment leurs études dans l’enseignement supérieur qu’au niveau national (78 % contre 72 % en France) du fait d’une plus forte proportion de bacheliers généraux (57 % contre 51 % en France). Et ils se sont orientés davantage vers des études longues, en université, classe préparatoire (CPGE) ou directement en écoles d’ingénieur recrutant dès le niveau bac (72 % contre 65 % en France).
54 % se sont inscrits en licences universitaires (52 % en France), 14 % en CPGE (10 % en France) et 4 % en écoles d’ingénieur. A l’inverse, ils étaient moins présents dans les formations courtes, telles que les sections de technicien supérieur (STS : 20 % contre 23 % en France) et les instituts universitaires de technologie (IUT : 8 % contre 12 % en France).
Les services, secteur en forte tension
Mais, pointe l’Insee, ces demandes d’affectation dans les filières courtes des IUT et STS « excèdent largement le nombre de places, en particulier dans le secteur des services », tout particulièrement dans l’académie de Paris, qui doit « faire face à une demande élevée de formations émanant de bacheliers en provenance des autres académies franciliennes, mais aussi des autres régions ».
Au niveau national, l’académie de Paris est celle qui accueille le plus grand nombre de néobacheliers en provenance d’autres académies (21 300). En effet, « 65 néobacheliers sur 100 entamant leurs études supérieures dans la capitale ont passé le baccalauréat dans une autre académie, dont plus de 80 % dans les académies de Créteil et Versailles », détaille l’Insee.
Paris est ainsi l’académie la plus recherchée (41 000 premiers vœux émanant de bacheliers d’autres académies), « bien au-delà de ses capacités d’accueil », précise encore l’étude. Créteil et Versailles, quant à elles, accueillent chacune environ 5 800 néobacheliers d’autres académies, dont une majorité en provenance d’Ile-de-France.
Parmi les filières sélectives (écoles spécialisées, CPGE, IUT et STS), les contraintes de capacités d’accueil en région parisienne concernaient prioritairement les IUT services (9,8 % des néobacheliers franciliens contre 9,6 % au niveau national) : 2,7 premiers vœux ont été formulés dans APB pour 1’inscription réalisée. Un ratio égal à 1,9 au niveau national.
Quant aux licences sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et aux STS services, bien que moins demandées en Ile-de-France qu’au niveau national (respectivement 3 % et 19,9 % des premiers vœux contre 4,2 % et 21,9 % en France), elles n’étaient pas capables, en 2015, d’accueillir tous les candidats (1,7 premier vœu formulé pour une inscription effective).
En ce qui concerne les CPGE économiques et commerciales, 4,4 % des bacheliers franciliens les ont sélectionnées en premier vœu contre 2,9 % en France, avec un ratio d’admission du premier vœu de 1,6 (proche du niveau national, de 1,4). Pour les écoles d’ingénieurs post-bac, le ratio demande/inscription était en revanche moins déséquilibré que dans l’ensemble de la France (1,2 contre 1,7).