Premier vol habité de la fusée Soyouz depuis le lancement avorté du 11 octobre
Premier vol habité de la fusée Soyouz depuis le lancement avorté du 11 octobre
Par Hervé Morin
Début octobre, l’équipage avait dû procéder à un atterrissage d’urgence après une défaillance de la fusée. Le vol de lundi constituait un test pour l’agence spatiale russe.
La fusée Soyouz décolle depuis le centre spatial de Baïkounour (Kazakhstan), lundi 3 décembre, avec trois membres d’équipage à son bord. / NASA
De retour sur les rails ! La fusée Soyouz, qui est actuellement le seul moyen d’acheminer des équipages vers la Station spatiale internationale (ISS), a repris du service, lundi 3 décembre. A 12 h 31 (heure de Paris), elle a décollé sans encombre depuis le centre spatial de Baïkonour, au Kazakhstan, avec trois équipiers à son bord : l’Américaine Anne McClain, le Canadien David Saint-Jacques et le Russe Oleg Kononenko, partis pour un séjour de six mois dans l’espace.
A quoi sert la Station spatiale internationale ?
Durée : 07:11
Ce vol était sous haute tension : le 11 octobre, la fusée emportant l’Américain Nick Hague et le Russe Alexeï Ovitchinine avait connu une défaillance deux minutes après le décollage. Ce lancement raté, le premier pour un vol habité dans l’histoire de la Russie post-soviétique, avait relancé les doutes sur l’industrie spatiale russe, en proie à de nombreux échecs ces dernières années. Quelques semaines après l’accident, la commission d’enquête mise en place par l’agence spatiale russe Roscosmos avait conclu à la « déformation » d’un capteur lors de l’assemblage de la fusée Soyouz à Baïkonour.
« Psychologiquement et techniquement prêt »
« Le risque fait partie de notre métier », avait déclaré dimanche, lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de lancement, le commandant de bord, Oleg Kononenko. A 54 ans et avec déjà trois vols spatiaux à son actif, il se disait « psychologiquement et techniquement prêt » pour le décollage. Parmi les missions assignées au Russe figure une sortie dans l’espace, prévue le 11 décembre, pour enquêter sur le trou découvert en août dans un vaisseau Soyouz amarré à la station orbitale, qui avait provoqué une légère décompression de l’ISS.
Récit d’un départ raté vers la Station spatiale internationale
Depuis l’accident, plusieurs fusées Soyouz inhabitées ont décollé sans encombre, dont une le 16 novembre, qui emportait un vaisseau cargo Progress de ravitaillement à destination de la station. Prévu le 20 décembre, le lancement de lundi a été avancé afin d’assurer une présence permanente dans l’ISS, alors que l’équipage actuel, composé de Sergueï Prokopyev, Alexander Gerst et Serena Auñon-Chancellor doit revenir sur terre le 20 décembre.
Ce lundi, l’amarrage à l’ISS de l’équipage est prévu à 18 h 30, soit six heures à peine après le lancement.