Les députés Caroline Lucas, Chuka Umunna et Justine Greening présentent une pétition demandant un second référendum sur le Brexit devant le 10 Downing Street, à Londres, le 3 décembre 2018. REUTERS/Henry Nicholls / HENRY NICHOLLS / REUTERS

Des militants en faveur d’un second référendum sur le Brexit, parmi lesquels des députés de tous bords politiques, ont remis, lundi 3 décembre, une pétition de plus d’un million de signatures au 10 Downing Street, la résidence de la première ministre britannique.

La campagne pour un second référendum a rallié ces derniers mois des partisans de droite comme de gauche. Lundi, le chef des libéraux-démocrates, Vince Cable, la codirigeante des Verts, Caroline Lucas, le député travailliste Chuka Umunna et Justine Greening, députée du Parti conservateur, ont remis ensemble la pétition.

« Nous voulons être sûrs que les Britanniques aient leur mot à dire sur les options qui se présentent désormais à nous », a expliqué Justine Greening.

Hostilité des brexiters comme des europhiles

Le parti conservateur exclut l’option d’un second référendum – la dirigeante du parti et cheffe du gouvernement, Theresa May, défendant bec et ongles l’accord de divorce âprement négocié pendant des mois avec l’Union européenne.

Cet accord doit être présenté le 11 décembre au Parlement, mais le texte suscite l’hostilité tant des brexiters, redoutant un amarrage illimité du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE), que des europhiles, qui voient peu d’intérêt à sortir du club européen.

« Que vous ayez voté Leave or Remain [pour quitter ou rester dans l’UE lors du référendum de juin 2016 sur le Brexit, ndlr], personne n’a voté pour cette pagaille », a tweeté Chuka Umunna.

Une centaine de militants anti-Brexit s’étaient aussi rassemblés à proximité du 10 Downing Street. C’était le cas de Glenys Rampley, 74 ans : « Je suis là pour mes petits-enfants. C’est injuste que les jeunes gens de ce pays soient privés des opportunités qu’offre l’Union européenne », a déclaré la septuagénaire, qui manifeste tous les samedis depuis des mois.

Au même moment, près du Parlement, des eurosceptiques du groupe Leave means leave manifestaient à quelques pas de militants anti-Brexit qui agitaient des drapeaux européens. Les députés « doivent entendre les voix des 17,5 millions de gens qui ont voté pour quitter l’UE », a déclaré Harry Todd, de Leave means Leave. « Ils essaient de nous vendre un Brexit qui n’est pas un Brexit », a-t-il déploré, plaidant pour une rupture franche avec l’UE.

Six ministres ont quitté leurs fonctions depuis que Londres et Bruxelles ont scellé, à la mi-novembre, l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE, provoquant dès lors une crise politique à Londres.

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