L’Italie échappe à une procédure disciplinaire de la Commission européenne pour déficit excessif
L’Italie échappe à une procédure disciplinaire de la Commission européenne pour déficit excessif
Le Monde.fr avec AFP
Malgré sa dette publique à 133 % du produit intérieur brut, Rome a promis de faire des efforts pour réduire son déficit.
L’Italie a échappé, mercredi 3 juillet, à l’ouverture par l’Union européenne (UE) d’une procédure disciplinaire pour déficit excessif en 2019 due à son niveau d’endettement. La Commission européenne maintient cependant la pression sur le gouvernement populiste pour 2020.
Cette annonce était attendue après la promesse du gouvernement de réduire son déficit, se conformant aux demandes de Bruxelles. Depuis des mois, la coalition italienne, arrivée au pouvoir il y a un peu plus d’un an, se livre à un bras de fer avec la Commission, chargée de faire respecter les règles européennes et inquiète de la dette colossale italienne, la deuxième plus élevée de la zone euro, après la Grèce.
Début juin, la Commission avait tapé du poing sur la table en lançant une procédure d’infraction à l’encontre de Rome, qui ouvrait la voie à des sanctions financières.
Des promesses pour réduire le déficit
Mardi, le gouvernement italien a décidé de calmer le jeu en annonçant que le déficit public du pays ne dépasserait finalement pas 2,04 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019, un objectif qui a beaucoup varié mais devrait lui permettre, s’il est respecté, d’échapper à des sanctions. Il comptait au départ afficher un déficit de 2,4 % cette année.
La Commission européenne demande au gouvernement italien de réduire nettement son déficit public, bien en deçà de la limite fixée à 3 % du PIB. L’enjeu : diminuer sa dette publique (2 300 milliards d’euros), qui devrait atteindre 133,7 % du PIB en 2019 et 135,7 % en 2020, bien au-delà du seuil de 60 % fixé par les règles européennes.
« Sur la base des engagements [du gouvernement italien], la Commission a conclu qu’une procédure pour déficit excessif contre l’Italie au titre de la dette n’était plus justifiée à ce stade », a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Ce dernier compte expliquer ses conclusions aux dix-neuf ministres des finances de la zone euro lors d’une réunion lundi prochain à Bruxelles, au cours de laquelle ils doivent se prononcer sur l’abandon de cette procédure. « Je suis très confiant que les ministres seront d’accord » avec l’exécutif européen, a-t-il ajouté. L’avis de la Commission est généralement suivi par les Etats membres.
M. Moscovici se garde toutefois de faire retomber la pression sur la coalition populiste. « Nous allons continuer à surveiller étroitement la mise en œuvre du budget italien pour la seconde moitié de l’année », a-t-il prévenu. En outre, il a promis d’« évaluer très soigneusement le projet de budget italien pour 2020, qui doit parvenir le 15 octobre » à la Commission.
Quelques signes encourageants ont aidé Rome à échapper aux sanctions européennes. Le taux de chômage en Italie est passé sous la barre symbolique des 10 % en mai, à 9,9 %, une première depuis février 2012, selon des données provisoires publiées lundi par l’Institut national de la statistique (Istat). Il reste néanmoins toujours très au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui s’élevait en mai à 7,5 %, et sa croissance ne s’élève qu’à 0,1 %, c’est-à-dire la plus faible de la zone euro.