Emmanuel Macron clôt la polémique sur la salle de presse de l’Elysée
Emmanuel Macron clôt la polémique sur la salle de presse de l’Elysée
Le Monde.fr avec AFP
Alors qu’il était prévu de la déménager, l’Elysée a annoncé le maintien de la salle de presse dans la cour du palais présidentiel. Pour les journalistes, ce déménagement symbolisait de la volonté du chef de l’Etat de les éloigner du cœur du pouvoir.
Vue d’ensemble du Palais de l’Elysée, à Paris le 5 juillet 2019. / REGIS DUVIGNAU / AFP
L’Elysée a annoncé, vendredi 5 juillet, le maintien de la salle de presse dans la cour du palais présidentiel, mettant fin à une longue polémique provoquée par un projet de déménagement lancé peu après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Cette décision a été saluée par l’Association de la presse présidentielle (APP), qui s’est « réjouie de l’issue positive de ce dossier, qui avait suscité beaucoup d’inquiétude » chez les journalistes. Emmanuel Macron « a entendu » cette « forte inquiétude », a fait valoir l’Elysée à l’association qui regroupe les médias couvrant l’actualité de la présidence de la République.
Emmanuel Macron renonce au projet de fermer la salle de presse à l'intérieur de l'Élysée.(Communiqué de l'Associat… https://t.co/oehQ7oy0aQ
— FredericSays (@Frédéric Says)
Après deux ans de tensions, le chef de l’Etat cherche désormais à apaiser les relations avec la presse, comme avec les autres corps intermédiaires, dans le cadre du « changement de méthode » annoncé pour « l’acte II du quinquennat » dans la foulée du grand débat et de la crise des « gilets jaunes ». Il a ainsi accepté en avril de donner sa toute première conférence de presse en France et accepté de s’exprimer plus volontiers avec les journalistes.
Faire du palais une « forteresse »
Le bras de fer entre l’Elysée et la presse avait débuté dès les premières semaines du quinquennat avec l’annonce du déménagement de la salle de presse emblématique, installée dans la Cour d’honneur depuis près de quarante ans, pour la transférer dans une annexe située dans une rue adjacente fin 2018. L’Elysée avait justifié cette décision par la nécessité de consacrer cet espace à une nouvelle salle de réunion pour ses conseillers et, dans le même temps, d’offrir « des conditions de travail améliorées » à la presse.
Mais, pour les journalistes, ce déménagement était le symbole de la volonté du nouveau chef de l’Etat de les éloigner du cœur du pouvoir et de faire du palais présidentiel une « forteresse ». L’APP avait dénoncé « un verrouillage de l’Elysée et une décision attentatoire à la liberté d’informer et de travailler des journalistes ». La presse étrangère avait consacré de nombreux articles à cette décision, en notant que Donald Trump avait aussi essayé de fermer la salle de presse de la Maison Blanche avant de renoncer face au tollé.
Cette polémique avait contribué à tendre les relations entre les médias et Emmanuel Macron, soucieux au début de son quinquennat de « changer son mode de communication avec les journalistes » en opposition à la proximité cultivée par son prédécesseur François Hollande.
En manque d’espace
La salle de presse donnant sur la cour de l’hôtel d’Evreux restera donc ouverte en permanence aux agences de presse (AFP, Reuters, AP, Bloomberg) et, en certaines occasions, à d’autres médias. Sa surface sera néanmoins réduite de moitié pour les besoins des services de l’Elysée, où travaillent quelque 600 personnes et qui manque d’espace, selon la présidence.
Les autres journalistes accrédités auront accès à une seconde salle de presse, située rue de l’Elysée, dont les travaux ont récemment pris fin. Son ouverture était notamment souhaitée par les journalistes des chaînes d’information, contraints actuellement de rester de longues heures sur le trottoir d’une avenue adjacente à l’Elysée, d’où ils font leurs interventions en direct. L’APP, qui regroupe 270 journalistes, « restera vigilante quant à la mise en œuvre des aménagements évoqués », précise-t-elle dans son communiqué.
La création de la salle de presse présidentielle remonte aux premières années de la Ve République, du temps du général Charles de Gaulle. D’abord installée dans un bâtiment annexe, elle a été déménagée à l’intérieur du Palais sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing avant que, en 1984, François Mitterrand ne la transfère dans la cour d’honneur, dans un souci de transparence. Elle est ensuite agrandie durant la présidence de Nicolas Sarkozy.