En Méditerranée, deux navires humanitaires avec 164 migrants à bord en attente d’un port où débarquer
En Méditerranée, deux navires humanitaires avec 164 migrants à bord en attente d’un port où débarquer
Le Monde.fr avec AFP
Matteo Salvini a signé un arrêté interdisant aux deux navires humanitaires de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes.
A bord de l’« Alan Kurdi », le 31 juillet 2019, lors d’un précédent sauvetage. / PAVEL VITKO / AFP
Le navire humanitaire Open Arms a secouru au large de la Libye, dans la nuit du jeudi 1er au vendredi 2 août, 69 migrants portant « de terribles signes de violence », dont deux enfants et « une femme enceinte de neuf mois avec des contractions ». Ils s’ajoutent aux 55 personnes que le navire avait récupérées jeudi et aux 40 à bord du Alan Kurdi, en attente d’un port pour débarquer.
Le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini (extrême droite, Ligue), a signé un nouvel arrêté interdisant aux deux navires de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes. L’Alan Kurdi, navire de l’ONG allemande Sea-Eye, est bloqué depuis jeudi au large de l’île de Lampedusa avec les 40 migrants secourus mercredi. Parmi eux se trouvent trois jeunes enfants et une femme enceinte de six mois, ainsi qu’un homme blessé par balle et deux survivants du bombardement dévastateur début juillet du centre de détention de Tajoura, près de Tripoli, selon Sea-Eye.
Jusqu’à 900 000 euros d’amende
Depuis l’été dernier, tous les migrants secourus par l’Open Arms ont débarqué en Espagne. Mais les autorités espagnoles avaient interdit au navire de retourner au large de la Libye, sous peine, selon l’ONG, d’une amende de 200 000 à 900 000 euros.
Lors de sa dernière rotation au large de la Libye début juillet, l’Alan Kurdi, basé pour l’instant à Majorque, avait pour sa part secouru un total de 109 migrants, qui avaient alors pu débarquer à Malte.
Depuis son arrivée au ministère de l’intérieur en juin 2018, M. Salvini a régulièrement exigé un accord de répartition au sein de l’Union européenne avant d’autoriser le débarquement de migrants secourus en mer par des ONG ou parfois par les gardes-côtes italiens.
Un accord devait être trouvé, jeudi 18 juillet, à Helsinki, à l’occasion d’une réunion informelle. Puis les discussions avec des représentants de l’ensemble des pays européens devaient se poursuivre, lundi 22 juillet, à Paris. Finalement, rendez-vous a été donné début septembre à La Valette, la capitale maltaise, pour se mettre d’accord sur un mécanisme temporaire de débarquement des migrants secourus en Méditerranée.
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