Coupe d’Europe de rugby : Owen Farrell, l’Anglais que l’on adore détester
Coupe d’Europe de rugby : Owen Farrell, l’Anglais que l’on adore détester
Par Pierre Breteau
Auteur des 21 points de son équipe samedi 14 mai en finale de la Coupe d’Europe de rugby face au Racing 92, le rugbyman est aussi talentueux que critiqué.
Owen Farrell célèbre la victoire des Saracens en finale la Coupe d’Europe de rugby faceau Racing 92, le 14 mai 2016. | Henry Browne / REUTERS
Aussi talentueux qu’énervant, Owen Farrell fait partie de ce que le rugby anglais produit de plus efficace : un métronome au pied – celui qui a battu le Racing 92 à lui tout seul samedi 14 mai en finale de Coupe d’Europe – doublé d’une tête de jeune premier. Jeune, il l’est assurément quand il débute en 2008 chez les Saracens. Il a 17 ans et est le plus jeune joueur de la courte histoire du rugby professionnel anglais à jouer avec les grands.
Il fait des débuts discrets et le reste du monde le découvre en 2012 quand il fait ses débuts au sein du XV de la Rose. A 20 ans tout juste, il fait un premier bon tournoi, marquant 67 points (17 pénalités, 6 transformations), et jouant pour la première fois en tant que demi d’ouverture. « A star is born. »
Wilkinson comme modèle
Pendant la Coupe du monde 2007, le petit Owen était en France pour suivre son père Andy Farrell, éphémère joueur de la sélection anglaise : « J’ai pu regarder Jonny Wilkinson faire des séances de coups de pied. J’ai beaucoup appris de lui. »
Tant et si bien qu’en 2014, c’est le même Wilkinson qui lui fait face avec RC Toulon. Farrell prend une leçon de rugby, et cette fois les Saracens ne seront que vice-champions d’Europe.
Jonny Wilkinson vs Owen Farrell
Durée : 01:09
Et si la France a oublié « le mal » que Wilkinson a pu faire au XV de France pour service rendu au RCT, les belles œuvres de Farrell sont encore vivaces. En mars dernier, alors que l’Angleterre s’impose au Stade de France, il marque 16 des 31 points du XV de la Rose. Contre la France, il émarge à 49 points en cinq matchs. Heureusement, parfois il épargne les équipes françaises.
Il « a fallu retrouver une dynamique » après les VI Nations et la Coupe du monde (perdue à domicile), disait le jeune ouvreur. Manifestement, la mission est accomplie.