Quand le rugby à VII devient prioritaire à Paris
Quand le rugby à VII devient prioritaire à Paris
Par Thibaud Lemeneec
Alors que Paris découvre ce week-end la discipline lors du Seven’s, 780 collégiens du Réseau d’établissements prioritaires de la capitale jouent en lever de rideau.
Entraînement à Marcoussis pour les collégiens et leurs professeurs. | Académie de Paris
Paris découvre ce week-end le rugby à VII. Avant Rio, où elle fera une première apparition olympique, la discipline fait escale à Jean-Bouin, temple du XV et du Stade français, pour le Seven’s, compétition qui réunit les meilleures sélections du monde. Samedi 14 mai, dans les gradins, 780 collégiens assisteront à Afrique du Sud-Angleterre ou à France-Argentine avec leurs yeux de connaisseurs. Tous issus de classes de 6e et 5e du Réseau d’établissements prioritaires (REP) de la capitale, ils ont eu l’honneur du lever de rideau, la veille au stade Suzanne-Lenglen, en disputant Planète Ovale, premier tournoi à VII organisé par le rectorat de Paris et l’Union nationale du sport scolaire (UNSS).
L’aboutissement d’un projet lancé au début de l’année scolaire dans trente-quatre établissements, essentiellement situés dans l’Est parisien et qui a aussi mobilisé les élèves du lycée professionnel Chennevière-Malézieux pour la conception du trophée (deux mains en bronze), du lycée Théophile-Gautier pour la sécurité et les sections sportives des établissements Verne, Carnot et Bracque pour l’arbitrage.
Dans la plupart des collèges engagés, le rugby à VII était quasiment invisible. « Aucun élève ne pratiquait de rugby avant Planète Ovale, explique Frantz Gousset, professeur d’éducation physique et sportive (EPS) au collège Valmy et qui participe au tournoi avec sa classe de 5e. C’était un sport vraiment inconnu. » Très loin derrière le football et le basket, le rugby tente pourtant de se faire une place dans l’emploi du temps des collégiens.
« L’Ile-de-France est bien représentée dans le monde du rugby, nuance Bruno Trehet, inspecteur d’académie et responsable du comité de pilotage de Planète Ovale. En proportion, le rugby est davantage enseigné dans les collèges de REP que dans les autres établissements. » Les similitudes avec les autres sports aident à intéresser les garçons et les filles au rugby à VII : « La recherche de l’espace est commune avec d’autres sports et beaucoup avaient déjà l’esprit sportif », précise Raphaëlle Nedjel, enseignante du collège Georges-Rouault, classé en REP+.
« Les enseignants dans la peau des élèves »
Face à l’enthousiasme des élèves que décrivent leurs enseignants, ces derniers ont dû proposer un encadrement de qualité loin de l’improvisation et du chaos sur le terrain. Environ 70 d’entre eux ont suivi une journée de formation à Marcoussis, le QG du XV de France, à la fin du premier trimestre, pour se familiariser avec des règles parfois obscures. « Les enseignants se mettaient dans la peau des élèves, se souvient Nao Lépineux, professeur d’EPS qui a encadré la formation. Ils sont repartis avec un kit pour transmettre à leur tour les règles, notamment autour du plaquage. »
Divisé en quatre, le terrain permet ainsi d’éviter des contacts à trop forte vitesse, essentiel pour rassurer les élèves inquiets de l’image de violence que renvoie souvent le rugby. « Les filles adhèrent parce qu’on ne se fait pas mal, détaille Nao Lépineux. A l’inverse, les garçons voient ce sport comme du football américain, à tort. »
La discipline, qui ne compte que « 15 000 pratiquants » selon la Fédération française de rugby, souffre d’une pénurie d’installations adéquates en Ile-de-France. « Pourtant, le rugby à VII peut mieux s’implanter que le rugby à XV, estime Bruno Trehet. Il y a moins de postes, c’est plus dynamique et constituer des équipes devient plus facile. »
Les jeunes reporters de l’Euro
Pendant l’Euro 2016, l’Agence pour l’éducation par le sport (APELS) organise en partenariat avec Le Monde un grand forum, intitulé « Les débats de l’Euro 2016 ». Il se tiendra entre le 10 juin et le 10 juillet, à Saint-Denis, avant chaque match au Stade de France. Six débats sur la place du sport dans la société et les enjeux notamment pour la jeunesse.
A cette occasion, un concours « jeunes reporters » est lancé avec le soutien de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS). Parrainé par l’écrivain Alexandre Jardin, il vise à répondre à l’épineuse question « à quoi sert le sport? » à travers un article ou un reportage vidéo. Le concours s’adresse à des jeunes de 12 à 20 ans.
Les reportages seront présentés lors des débats. Les lauréats seront invités à partager une journée de la vie d’un journaliste du Monde et pourront assiter à un match de l’Euro.
Pour participer : « Les débats de l’Euro »