L’enquête sur la mort d’Adama Traoré dépaysée à Paris
L’enquête sur la mort d’Adama Traoré dépaysée à Paris
Le Monde.fr avec AFP
L’instruction ouverte après la mort du jeune homme de 24 ans lors de son interpellation par des gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise était jusqu’ici en cours à Pontoise.
Plusieurs manifestations avaient été organisées à la suite de la mort d’Adama Traoré, décédé lors de son interpellation par des gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise). | DOMINIQUE FAGET / AFP
La famille d’Adama Traoré a obtenu satisfaction. Comme elle le souhaitait, l’enquête ouverte sur la mort du jeune homme de 24 ans lors de son interpellation par des gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) a été dépaysée à Paris, a indiqué mercredi 26 octobre une source judiciaire.
Visant des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, l’instruction était jusqu’alors en cours à Pontoise. La famille de M. Traoré, très critique à l’égard de la conduite de l’enquête, avait demandé le dépaysement de l’affaire.
« J’ai du mal à respirer »
Elle met notamment en cause l’attitude du procureur de Pontoise, Yves Jannier. « Le nouveau magistrat instructeur devra tout reprendre depuis le début tant l’instruction menée jusqu’à maintenant a été catastrophique », a réagi l’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou. Deux autopsies de M. Traoré ont notamment mis en évidence un « syndrome asphyxique ».
Lors de son arrestation, Adama Traoré avait été maintenu au sol sous « le poids des corps » de trois gendarmes. Il aurait à ce moment-là dit « j’ai du mal à respirer », d’après l’un des gendarmes auditionnés, et dont la version est confirmée par ses collègues. Ces derniers ont également dit qu’au moment du malaise, ils ont mis la victime en position latérale de sécurité (PLS). Une version contredite par un sapeur-pompier qui affirme que lorsqu’il est arrivé, Adama Traoré se trouvait « face contre terre, sur le ventre, mains dans le dos menottées ».
La famille d’Adama Traoré a porté plainte, notamment contre une gendarme, pour « faux en écriture publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scènes de crime ». Cette procédure devrait elle aussi être transférée à Paris, selon Me Bouzrou.