Koumba Larroque dispute le test-match France-Kazakhstan mardi au Cirque d’hiver à Paris. | agenceblackboard/FFL

Les lutteurs français se retrouvent mardi soir au Cirque d’hiver pour la neuvième édition de cette traditionnelle rencontre internationale. En 2014, l’équipe de France avait subi un lourd revers face aux redoutables lutteurs azéris (9-1). Cette année, c’est l’équipe du Kazakhstan qui défiera les Bleus en dix matchs : trois de lutte gréco-romaine, trois de lutte libre et quatre de lutte féminine.

Parmi les lutteuses françaises, la junior d’à peine 18 ans, Koumba Larroque, s’annonce comme l’un des espoirs les plus prometteurs de l’équipe de France. Championne du monde cadette en 2015, également titrée chez les juniors en septembre dernier, la Francilienne a même manqué d’un rien la qualification aux Jeux olympiques de Rio. De quoi se montrer ambitieuse à neuf mois des Mondiaux de Paris en août 2017.

  • Le Cirque d’hiver, de spectatrice à participante

Née le 22 août 1988, Koumba Larroque a grandi à Arpajon (Essonne) et a débuté la lutte à l’âge de 9 ans, non loin de chez elle, dans le club de Sainte-Geneviève-des-Bois, suivant l’exemple de ses deux grands frères. La jeune femme se souvient des test-matchs du Cirque d’hiver auxquels elle avait l’habitude d’assister : « Je me rappelle notamment d’un France-Cuba que j’avais vu petite. J’en ai vu d’autres en tant que spectatrice. C’est un bon moyen de médiatiser la lutte. »

Face au Kazakhstan, l’adversité sera au rendez-vous. « C’est une bonne nation. Dans ma catégorie des – 63 kg, la Kazakhe a terminé troisième aux Jeux olympiques de Rio. Chez les hommes ou chez les femmes, le niveau sera bon », explique-t-elle.

  • Un palmarès déjà imposant

A seulement 18 ans, Koumba Larroque peut se vanter d’avoir presque tout gagné. En deux ans, la lutteuse a remporté quatre titres internationaux : championne d’Europe et du monde cadette en 2015, puis championne d’Europe et du monde junior en 2016. Ce dernier sacre a eu lieu en septembre à Mâcon, ville d’un autre sportif français, Antoine Griezmann.

« Cette année, mon titre européen et mon titre mondial m’ont fait du bien car j’avais la déception de la défaite en tournoi de qualification pour les JO de Rio (TQO, où elle termina troisième). En soi, ce n’est pas grave car je ne suis encore que junior première année. Je pense que le fait d’avoir bien figuré au TQO et au tournoi de Paris montre que je suis prête pour lutter en senior », livre Koumba Larroque, qui devrait monter à l’avenir dans la catégorie de poids supérieur, celle des – 69 kg.

  • Objectif Tokyo 2020

Absente à Rio, donc, Larroque compte bien être présente dans quatre ans à Tokyo. Elle aura alors 21 ans, et devrait avoir toutes les cartes en mains pour s’illustrer. « Avant ma demi-finale perdue, on m’a mis involontairement beaucoup de pression. J’étais tétanisée par l’enjeu. Au final, je suis quand même allée à Rio pour observer et ça m’a servi. Entre les juniors et les seniors, je sais qu’il y a une différence au niveau de l’expérience. Il faut que je progresse tactiquement… », raconte-t-elle.

  • Nouvelle pensionnaire de l’Insep

Pendant deux ans, Koumba Larroque s’est entraînée dans le Puy-de-Dôme, au pôle France lutte de Ceyrat. A la rentrée, la championne a intégré l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), situé au cœur du bois de Vincennes. Un nouvel environnement qui ne l’effraie pas : « C’est positif pour mes cours car les aménagements sont bons. Je me sens un peu chouchoutée car je suis la plus jeune. Tout le monde m’apporte son expérience, des conseils techniques, tactiques. » La jeune femme regrette un seul changement : « A Ceyrat, je m’entraînais tout le temps avec les garçons. Ici, c’est plus compliqué car le niveau est plus élevé. »

  • Le renouveau de la lutte féminine

Nation pionnière de la lutte féminine dans les années 1970, grâce notamment au club de Tourcoing (Nord), la France a été au sommet, notamment dans les années 1990, grâce à deux grandes championnes, Lise Legrand et Anna Gomis. « Je les ai rencontrées. Je les apprécie toutes les deux mais je ne me compare pas à elles. Je n’ai pas de pression particulière du fait qu’elles aient décroché des médailles avant moi », confie Koumba Larroque.

Originaire de Tourcoing, Anna Gomis avait été quatre fois championne du monde, deux fois vice-championne du monde et deux fois médaillée de bronze mondial. Originaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Lise Legrand avait remporté deux titres de championne du monde, une médaille d’argent et une médaille de bronze mondiales. Les deux lutteuses avaient également apporté deux médailles de bronze à la France lors des Jeux d’Athènes en 2004.

Depuis, seule une lutteuse française s’est à nouveau hissée sur la première marche d’un podium mondial : Audrey Prieto en 2007 à Bakou. Cynthia Vescan, triple médaillée de bronze mondiale en junior, n’est, elle, pour le moment jamais parvenu à monter sur un podium en senior. Koumba Larroque tentera d’échapper à cet écueil dès l’été prochain à domicile à Palais des sports de Bercy (du 21 au 26 août 2017).