Benoît Hamon, dans son quartier général de campagne, à Paris, le 3 janvier. | OLIVIER LABAN-MATTEI POUR « LE MONDE »

Recul ou non ? Benoît Hamon s’est expliqué mercredi 18 janvier après que Le Monde a pointé les modifications discrètement apportées par le candidat à la primaire de la gauche sur sa proposition phare, le revenu universel.

Le candidat a déclaré sur France Inter :

« J’ai toujours dit, systématiquement, méthodiquement, que l’objectif qui était celui d’un revenu universel était une cible – 750 euros pour toutes les personnes –, mais qu’il était parfaitement irréalisable d’imaginer que, du jour au lendemain, en 2018, il puisse être mis en œuvre. »

« Rendez-vous de concertation »

M. Hamon a développé les deux solutions qu’il propose pour faire face à la « révolution numérique », qui va « raréfier le travail » : « la réduction du temps de travail, et un revenu universel d’existence, c’est-à-dire le moyen donné à terme aux salariés de pouvoir réduire eux-mêmes leur temps de travail (…) pour pouvoir se consacrer à d’autres choses qu’un travail parfois pénible » .

Pour cela, il propose « une première étape », à savoir la revalorisation à 600 euros du revenu de solidarité active (RSA) et l’automatisation de son attribution. Les jeunes de 18 à 25 ans seraient aussi bénéficiaires de cette allocation, « car ils sont les premiers à expérimenter (…) une forme de travail plus précaire ».

« Puis nous consacrerons, avec les partenaires sociaux et l’ensemble des citoyens, un moment à penser ce que devra être le périmètre du revenu universel d’existence, ce qu’il couvre comme allocations existantes ; à construire les financements, largement couverts par l’impôt sur le revenu. »

Pour justifier les zones de flou de sa proposition, M. Hamon a dit qu’il fixait là « un cap », mais qu’« un certain nombre d’effets pervers » devaient être mesurés, comme l’impact sur les salaires.

Le candidat a dit préférer « [s]’engager sur des orientations politiques » et « accepter qu’il y [ait] des rendez-vous (…) de concertation » plutôt que proposer un de ces « projets ultramarkétés, formatés, soi-disant chiffrés à la virgule près, dont on constate qu’en général, une fois mis en œuvre, ça ne marche pas ».

Revenu universel : le revirement de Benoît Hamon
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