TV : Dernières plaisoiries pour « The Good Wife »
TV : Dernières plaisoiries pour « The Good Wife »
Par Renaud Machart
Notre choix du week-end. La série judiciaire menée par l’excellente et fascinante Julianna Margulies voit sa septième et ultime saison diffusée par Teva (dimanche 29 à 20 h 45).
The Good Wife Season 7 Episode 5 Promo “Payback” 7x05 Promo
Durée : 00:46
Cette septième saison est la dernière pour Alicia Florrick (Julianna Margulies), l’avocate de The Good Wife, découverte en 2009, qui, afin de subvenir aux besoins de sa famille, reprenait son premier métier après avoir été pendant treize ans la parfaite et docile femme (au foyer) d’un procureur (Chris Noth) envoyé en prison à la suite d’un scandale de corruption et d’infidélité.
La trame narrative de cette série – produite par Tony Scott (mort en 2012) et Ridley Scott – se fonde sur les relations compliquées d’Alicia avec son mari ainsi qu’avec Will, son premier amour d’étudiante – qui l’a fait embaucher dans un cabinet d’avocats de Chicago dont il est l’un des associés fondateurs. A quoi s’ajoutent les risques de conflits d’intérêts avec les activités de l’époux d’Alicia, entre-temps revenu aux affaires.
The Good Wife Finale
Durée : 03:15
On passe du vaste cabinet d’associés (ou de celui que créera elle-même Alicia) à la salle d’audience, où la fine opiniâtreté de l’héroïne tire d’affaire les cas les plus désespérés. Comme le registre de The Good Wife est infiniment moins léger et absurde que celui des comédies judiciaires telles Ally McBeal (1997-2002), créée par David E. Kelley, ou Drop Dead Diva (2009-2014), créée par Josh Berman, on y trouvera de fréquentes (et parfois saignantes) critiques du système politico-judiciaire nord-américain.
The Good Wife n’a en rien révolutionné les usages narratifs sériels – comme disent les publications du CNRS –, mais l’ensemble des saisons est d’un constant agrément, notamment en raison d’une remarquable distribution. Avec, au premier chef, Alicia, dont le visage est capable d’hermétismes expressifs du type poker face.
Surjoué comme il faut
L’actrice donne une mystérieuse profondeur à ce rôle de femme tiraillée entre sa fidélité à son mari et à la carrière politique qu’il poursuit et son propre devenir professionnel.
Du côté des hommes, on sait que Will Gardner, joué par Josh Charles, n’est plus au générique. Mais l’on se réjouit de retrouver le florentin et insupportable Eli Gold, surjoué comme il faut par Alan Cumming.
Matt Czuchry, qui incarne Cary Agos, est attachant, mais il fait partie de ces acteurs qui ne semblent avoir que deux expressions faciales (c’est aussi le cas de Dave Annable et de David Schwimmer), voire une seule en son cas : un sourire un peu niais qui ne quitte presque jamais ses lèvres.
Julianna MARGULIES Alan CUMMING | CBS BROADCASTING INC ALL RIGHTS RESERVED
On n’oubliera pas Kalinda (Archie Panjabi), enquêtrice court vêtue et bottée à la personnalité complexe et paradoxale – qui disparaît de la série à la fin de la saison 6 –, et encore moins Diane (Christine Baranski, qui incarne l’autre associée principale de la firme), grande bringue plus bourgeoise que bohème, toujours présente dans cette saison 7, qui sera l’héroïne d’une série dérivée de The Good Wife, proposée au printemps par CBS.
Mais une partie du sel dramatique est apportée par les invités vedettes spéciaux, qui peuvent cabotiner à loisir dans de nombreux rôles de juges, avocats, prévenus ou témoins. On notera en particulier le rôle récurrent incarné par Michael J. Fox, qui, en intégrant la maladie de Parkinson dont il est atteint à son jeu d’acteur, compose un rôle singulier où l’autodérision le dispute au cynisme.
The Good Wife (Saison 7), créée par Robert King et Michelle King. Avec Julianna Margulies, Christine Baranski, Matt Czuchry, Alan Cumming, Zach Grenier, Cush Jumbo, Jeffrey Dean Morgan (EU, 2015, 22 × 43 min.)