L’Union européenne demande aux Etats-Unis de ne « pas interférer » dans sa politique
L’Union européenne demande aux Etats-Unis de ne « pas interférer » dans sa politique
Le Monde.fr avec AFP
La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, boucle sa première visite à Washington depuis l’arrivée de l’administration Trump.
Federica Mogherini rencontre le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, le 9 février à Washington. | ALEX WONG / AFP
Après des propos laudateurs du président américain Donald Trump sur le Brexit, la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, a mis en garde, vendredi 10 février, l’administration de Donald Trump contre toute « interférence » dans la politique de l’UE.
« Nous n’interférons pas dans la politique des Etats-Unis (...) Et les Européens comptent sur le fait que l’Amérique n’interfère pas dans la politique européenne », a prévenu Mme Mogherini, qui boucle sa première visite à Washington depuis l’arrivée de l’administration Trump, perçue comme isolationniste, nationaliste et moins attachée aux liens transatlantiques que celle de Barack Obama.
La diplomate européenne était notamment interrogée sur la volonté prêtée au site d’informations américain Breitbart, proche de l’extrême droite et anciennement dirigé par le conseiller du président Trump, Steve Bannon, d’influencer les élections cette année en France et en Allemagne.
L’UE, « toujours à 28 et à 28 pour encore plusieurs mois »
« Je crois que l’unité de l’Union européenne est plus manifeste aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quelques mois et cela doit être clairement compris ici », a-t-elle encore averti, après avoir vu jeudi le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, et les conseillers du nouveau président, Michael Flynn et Jared Kushner.
Mme Mogherini a encore exhorté la nouvelle administration américaine à « respecter l’Union européenne, qui n’est pas seulement une institution mais une Union de 28 Etats membres, toujours à 28 et à 28 pour encore plusieurs mois », en allusion à la sortie programmée du Royaume-Uni.
Fin janvier, le président Trump avait estimé, aux côtés de la première ministre britannique Theresa May, que le Brexit était « une chose merveilleuse » et il avait vanté la « relation spéciale » entre Washington et Londres.
« Huit mois après le référendum au Royaume-Uni, nous n’avons même pas été notifiés du début de la négociation. Si bien que le Royaume-Uni restera membre de l’Union européenne pendant encore au moins deux ans (...) et ne sera pas en mesure de négocier un traité commercial avec un pays tiers », a souligné Mme Mogherini.