L’ambassadeur russe Sergueï Kislyak lors de l’adresse de Donald Trump au Congrès, le 28  février. | BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Il était parmi les rares ambassadeurs conviés à assister au premier discours de politique étrangère de Donald Trump, alors candidat à l’investiture républicaine, le 27 avril 2016, à Washington. Et il n’avait pu que se satisfaire du slogan annoncé à cette occasion, « America first », et de l’abandon par M. Trump de toute référence au thème de la « nation indispensable », à la base de l’interventionnisme américain.

A 66 ans, en fin de parcours dans la capitale fédérale où il représente Moscou depuis 2008, nommé par Dmitri Medvedev, l’ambassadeur Sergueï Kislyak est un diplomate de carrière discret, méticuleux et chevronné. Un pur produit du ministère des affaires étrangères soviétique où il était entré dans les années 1970 avec un diplôme d’ingénieur en poche. Devenu un spécialiste du contrôle des armes, il a été ambassadeur en Belgique de 1998 à 2003 en étant par ailleurs le représentant permanent russe à l’OTAN. Il a participé activement à Washington aux négociations sur le traité de réduction des armes nucléaires New START, conclu en 2010.

Défenseur du prestige de la Russie

Le diplomate est un farouche défenseur du prestige international de la Russie. Il n’est toutefois pas considéré comme particulièrement proche du président Vladimir Poutine. Lui-même n’accorde que très rarement des entretiens. Sergueï Kislyak connaît très bien les Etats-Unis où il avait commencé sa carrière au siège des Nations unies à New York, puis à l’ambassade d’URSS à Washington tout au long de la décennie 1980.

Mis en cause pour ses contacts avec de nombreux proches de M. Trump, il a reçu le 3 mars le soutien appuyé de son ministre de tutelle, Sergueï Lavrov. Ce dernier a assuré que les contacts avec les fonctionnaires et les législateurs font partie des tâches de l’ambassadeur. Il a ajouté que la pression exercée depuis le 1er mars sur Jeff Sessions, qui a dû reconnaître avoir rencontré M. Kislyak après avoir indiqué le contraire, « ressemble beaucoup à une chasse aux sorcières ou au temps du maccarthysme ». M. Trump a utilisé la même expression sur son compte Tweeter.