Parmi les responsables sanctionnés figure aussi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Ici, le 13 avril 2015 à Kinshasa. | FEDERICO SCOPPA / AFP

L’Union européenne (UE) a décidé, lundi 29 mai, d’infliger des sanctions individuelles à neuf responsables de l’appareil sécuritaire de République démocratique du Congo (RDC) pour de « graves violations des droits de l’homme ». Parmi eux, trois ministres ou anciens ministres du régime Kabila.

Cette liste, publiée au Journal officiel de l’UE, s’ajoute à celle de sept personnes soumises à des sanctions depuis décembre 2016 « en réponse aux entraves au processus électoral et aux violations des droits de l’homme qui y étaient liées », a indiqué le Conseil de l’Union européenne dans un communiqué.

  • Quelles sanctions ?

Ces sanctions, qui touchent notamment le directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutondo, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l’Union. Parmi les responsables sanctionnés figure aussi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, actuellement en Chine.

  • Quelles réactions ?

Interrogée à Kinshasa, une source gouvernementale congolaise a refusé de réagir officiellement. « C’est très préoccupant », a néanmoins déclaré ce responsable sous le couvert de l’anonymat, accusant l’UE de chercher à « déstabiliser la RDC, comme la Libye ou l’Irak ».

  • Quel contexte ?

Les sanctions surviennent au moment où l’UE reste « gravement préoccupée par la détérioration de la situation en RDC » et que la « crise dans le Kasaï a atteint une ampleur exceptionnelle sur le plan à la fois sécuritaire, humanitaire et des droits de l’homme », selon le communiqué publié à Bruxelles.

Depuis septembre 2016, la région du Kasaï (centre du pays) est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août lors d’une opération militaire à la suite de sa révolte contre les autorités de Kinshasa.

Selon l’Organisation des Nations unies, ces violences ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,27 million de personnes. D’après le député d’opposition Delly Sesanga, le bilan de ces violences est de plus de 3 000 morts.