Le milliardaire saoudien Al-Walid Ben Talal libéré
Le milliardaire saoudien Al-Walid Ben Talal libéré
Le Monde.fr avec AFP
Agé de 62 ans, le prince figurait parmi les 350 suspects arrêtés depuis le 4 novembre et détenus dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton de Riyad.
Le prince Al-Walid Ben Talal, au Sri Lanka en 2017. / ISHARA S. KODIKARA / AFP
Les autorités saoudiennes ont libéré samedi le prince Al-Walid Ben Talal, près de trois mois après son arrestation dans le cadre d’une vaste purge anticorruption, inédite dans le royaume, a annoncé à l’AFP un de ses associés.
« Il est libre », a déclaré cette source proche du milliardaire, qui a requis l’anonymat. Classé parmi les plus importantes fortunes du monde, le prince Al-Walid est le petit-fils de deux figures historiques du monde arabe : le roi Abdelaziz Al-Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite, et Riad Al-Solh, premier chef de gouvernement de l’histoire du Liban.
Agé de 62 ans, le prince milliardaire figurait parmi les quelque 350 suspects arrêtés depuis le 4 novembre, dont des hommes d’affaires et des ministres, qui étaient détenus dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton de Riyad. « Le procureur général a approuvé un arrangement avec le prince Al-Walid ben Talal », et ce dernier a ensuite pu rentrer chez lui en cours de matinée, selon une source gouvernementale.
« Accord transactionnel » d’un milliard de dollars
Cette purge est intervenue après la mise en place d’une commission anticorruption présidée par le prince héritier Mohammed Ben Salman, nouvel homme fort du pays. Plusieurs des personnalités arrêtées avaient été libérées et les autorités avaient indiqué que la plupart avaient accepté un arrangement financier en échange de leur libération.
Le prince Metab Ben Abdallah, fils du défunt roi Abdallah, a été libéré après avoir payé plus d’un milliard de dollars dans le cadre d’un « accord transactionnel » avec les autorités selon l’agence Bloomberg News.
Dans une interview au New York Times, le prince héritier a présenté ces arrestations comme une opération « mains propres », dans le droit fil des réformes et des efforts de modernisation qu’il a entrepris depuis l’arrivée au pouvoir, en 2015, de son père Salman (qui a succédé à Abdallah). Selon lui, chaque année, environ 10 % des dépenses publiques sont détournées à des fins d’enrichissement personnel, un phénomène que les experts du royaume s’accordent à qualifier d’endémique.