Le gouvernement tchadien promet qu’il n’y aura pas d’autres mesures d’austérité en 2018
Le gouvernement tchadien promet qu’il n’y aura pas d’autres mesures d’austérité en 2018
Le Monde.fr avec AFP
Les fonctionnaires, en grève depuis fin janvier, ont vu leurs primes coupées de moitié.
Le Tchad ne connaîtra pas de nouvelles mesures d’austérité cette année, a promis le ministre des finances, alors que le pays est en proie à une importante grogne sociale après la mise en œuvre de réformes contraignantes début 2018. « Il n’y aura pas d’autres coupes » dans les salaires des fonctionnaires, a indiqué Abdoulaye Sabre Fadoul dans un entretien accordé à l’AFP.
En janvier, le gouvernement a coupé de 50 % les primes et indemnités des fonctionnaires – déjà réduites de 50 % en 2016 –, entraînant une forte grogne sociale marquée par une grève générale du service public et des manifestations systématiquement interdites par les autorités. L’impôt sur le revenu a aussi augmenté début 2018, mais « les plus petits revenus sont désormais exonérés d’impôt », a souligné M. Sabre Fadoul.
« Aujourd’hui, les travailleurs peinent à se nourrir. Un fonctionnaire a perdu environ 100 000 francs CFA [152 euros] par mois depuis 2016, quand le gouvernement avait déjà mis en place seize mesures d’austérité », a affirmé Michel Barka, le porte-parole des syndicats ayant appelé à la grève.
Fonctionnaires fantômes
Le pays de près de 15 millions d’habitants compte environ 92 000 fonctionnaires. Le ministre a promis qu’un audit du nombre de serviteurs de l’Etat – réclamé par les syndicats – serait établi cette année pour estimer le nombre de fonctionnaires fantômes.
Nation alliée de la France dans la lutte anti-djihadiste, le Tchad doit aussi contribuer à hauteur de 10 millions d’euros au financement de la force conjointe du G5 Sahel. « La contribution est assez importante, mais nous sommes prêts à faire notre devoir pour que cette force soit opérationnelle », a assuré le ministre.
En juin 2017, le Tchad a signé une facilité de crédit avec le Fonds monétaire international (FMI) de 312,1 millions de dollars (environ 255 millions d’euros) sur trois ans. Mais pour recevoir un second décaissement, N’Djamena doit maîtriser sa masse salariale et régler sa dette avec le groupe anglo-suisse Glencore. Celle-ci s’élève à 1,36 milliard de dollars, selon M. Sabre Fadoul.