Le CAC 40, comment ça marche ?
Le CAC 40, comment ça marche ?
Par Jean-Gabriel Fernandez
L’indice boursier français est dans une période faste, avec, en 2017, son meilleur bénéfice cumulé depuis dix ans. Que représente-t-il exactement ?
Les entreprises du CAC 40 ont réalisé 93,4 milliards d’euros de bénéfice net en 2017. Un chiffre impressionnant, mais qui ne parle pas forcément à tout le monde. Concrètement, qu’est-ce que le CAC 40 ? Pourquoi devrait-on s’en soucier ? Décryptage en cinq points.
1. Qu’est-ce que le CAC 40 ?
Le CAC 40, qui signifie « cotation assistée en continu », est un indice boursier exprimé en points qui représente les performances de quarante des plus grandes sociétés françaises cotées en Bourse, c’est-à-dire celles dont il est possible d’acheter des actions (des parts de l’entreprise).
Ces entreprises sont triées sur le volet parmi les cent sociétés françaises, dont on vend et achète le plus de titres. Elles sont choisies pour être représentatives de l’économie nationale en couvrant l’ensemble des domaines d’activité. On y trouve des groupes automobiles, des entreprises de luxe, des groupes industriels, des banques, des valeurs technologiques ou encore une entreprise spécialisée dans l’alcool. Les têtes de liste sont des entreprises comme Total, Axa, Carrefour ou Engie.
L’indice est une sorte de moyenne des échanges boursiers, permettant de prendre la température de la Bourse à tout moment. Il est mis à jour en temps réel, toutes les 15 secondes. Il est publié sur Internet du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 h 30.
2. Pourquoi est-il important ?
Généralement, le CAC 40 est considéré comme l’indicateur phare de la santé économique française. Une augmentation de l’indice est interprétée comme une amélioration du climat économique, car elle traduit la confiance des investisseurs dans les grandes entreprises françaises. En plus de donner le pouls de l’économie, c’est également une vitrine pour ces entreprises. Celles-ci bénéficient d’une grande visibilité, particulièrement auprès d’investisseurs étrangers, et attirent donc plus de liquidités. Cela facilite leur développement, comme on le voit en 2017.
3. Comment sont choisies les entreprises qui le composent ?
La liste des entreprises du CAC 40 est régulièrement mise à jour pour assurer que l’indice reste aussi proche de la réalité que possible. C’est un conseil d’experts indépendants (le Comité scientifique des indices) qui se réunit tous les trois mois pour décider de sa composition. Une entreprise peut quitter le groupe des quarante si ses actions deviennent moins prisées en Bourse, par exemple. Dernier changement en date : le fabricant de puces électroniques STMicroelectronics a intégré le CAC 40, remplaçant le groupe Nokia (qui a racheté le français Alcatel) en septembre.
4. Que représente le bénéfice net obtenu en 2017 ?
Chacune des entreprises de l’indice a bouclé le bilan de l’année passée et a annoncé ses bénéfices individuels, c’est-à-dire ses profits. En additionnant ces derniers, on obtient le bénéfice cumulé du CAC 40. Avec 93,4 milliards d’euros de bénéfice cumulé, ces entreprises ont connu en 2017 leur meilleure année depuis dix ans.
5. Quelle signification pour l’économie française ?
Le bénéfice des entreprises est un indicateur important de l’économie, mais il ne représente que les gains financiers engrangés par ces entreprises, qui peuvent être faussés par l’inflation ou la politique interne de chaque société. Le CAC 40 est avant tout exprimé en points. Lorsqu’il a été créé en 1988, l’indice avait 1 000 points de base. Le CAC 40 a aujourd’hui un peu plus de 5 000 points. S’il a retrouvé le niveau de profits d’avant la crise de 2008, le CAC 40 n’a pas tout à fait retrouvé toute sa vitalité en termes de points.
En 2007, avant la crise financière de 2008, l’indice dépassait les 6 100 points, soit bien plus que le niveau actuel. La tendance est pourtant clairement à la hausse à présent.
Au pire de la crise, en 2009, l’indice avait atteint un niveau historiquement bas, à seulement 2 569 points. Si la tendance se confirme, il pourrait bientôt retrouver son niveau d’avant 2008.