Ingérence russe dans l’élection américaine : « Cela m’est égal », dit Poutine
Ingérence russe dans l’élection américaine : « Cela m’est égal », dit Poutine
Le Monde.fr avec AFP
Le président russe a donné une interview à la chaîne de télévision NBC dans laquelle il se moque de l’enquête menée par la justice américaine.
Le président russe Vladimir Poutine le 7 mars à Samara, en Russie. / Alexei Druzhinin / AP
Le président russe Vladimir Poutine a dit qu’il se « moquait éperdument » si des ressortissants russes se sont immiscés dans l’élection présidentielle américaine de 2016, insistant sur le fait qu’il n’y avait aucun lien avec le Kremlin, dans une interview publiée vendredi 9 mars. « Pourquoi avez-vous décidé que les autorités russes, y compris moi-même, ont donné la permission de faire cela ? », s’est interrogé M. Poutine dans une interview accordée à la chaîne de télévision NBC, durant laquelle il a souvent adopté une attitude combative.
Le procureur spécial Robert Mueller mène une enquête à grande échelle afin de déterminer si le président Donald Trump a bénéficié de l’aide de Moscou durant la campagne électorale.
En février, Mueller a inculpé treize ressortissants russes, dont un proche de M. Poutine, et trois compagnies russes pour avoir épaulé la campagne de Trump, en calomniant sa rivale démocrate Hillary Clinton et en s’immisçant dans le processus électoral.
« S’ils sont Russes, et alors ?, a dit Poutine quant à ces allégations. Il y a 146 millions de Russes. Et alors ? (…) Cela m’est égal. Je m’en moque éperdument (…) Ils ne représentent pas les intérêts de l’Etat russe. »
« Nous allons y jeter un coup d’œil »
La campagne de déstabilisation russe, financée à coups de millions de dollars, aurait en effet débuté dès 2014, selon l’acte d’accusation. Ce document dressé par le procureur Mueller a 37 pages, mais Vladimir Poutine a affirmé qu’il n’avait pas vu pour l’instant de preuve démontrant que l’ingérence présumée avait violé la loi américaine.
« Est-ce nous qui avons imposé des sanctions contre les Etats-Unis ? Les Etats-Unis nous ont imposé des sanctions, a-t-il poursuivi. « Nous en Russie, on ne peut juger personne tant qu’elle n’a pas violé la loi russe (…) Au moins, envoyez-nous un bout de papier (…) Donnez-nous un document. Donnez-nous une demande officielle. Et nous allons y jeter un coup d’œil. »
Les principaux services de renseignement américains avaient déjà dénoncé l’ingérence russe dans la campagne électorale, mais Donald Trump a constamment rejeté toute collusion avec Moscou.
« Quelqu’un peut-il croire que la Russie, à des milliers de kilomètres de distance (…) a influencé le résultat de l’élection ? A vous, cela ne vous semble pas ridicule ? », a demandé le chef de l’Etat russe. « Ce n’est pas notre but de s’immiscer. Nous ne voyons pas quel objectif aurions pu atteindre en s’immisçant. Il n’y a pas de but », a-t-il martelé.
Les chefs des renseignements américains ont indiqué le mois dernier que les tentatives russes d’ingérence dans la politique américaine se poursuivaient et affirmé qu’elles représentaient une menace pour les élections parlementaires cruciales de novembre.