Privatisation d’ADP et de la FDJ : l’Etat conservera sa « capacité de contrôle »
Privatisation d’ADP et de la FDJ : l’Etat conservera sa « capacité de contrôle »
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre des finances a été interrogé sur le projet de l’exécutif. Le gouvernement a annoncé au moins 10 milliards d’euros de cessions de titres au cours du quinquennat.
Le ministre des finances Bruno Le Maire à l’Assemblée nationale, le 3 avril. / CHARLES PLATIAU / Reuters
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a assuré mercredi 4 avril que l’Etat conserverait le contrôle de ses actifs stratégiques malgré les privatisations d’Aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ). Il a ainsi expliqué, lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale sur le programme de privatisations du gouvernement :
« Il y a deux manières de contrôler les actifs stratégiques : il y a une présence au capital (…) et il y a la régulation. Je crois que la régulation est la meilleure façon d’assurer le contrôle de l’Etat sur des actifs stratégiques. »
Concernant la FDJ, dont l’Etat détient actuellement 72 %, cette régulation sera réalisée par une nouvelle autorité, qui aura pour mission d’éviter « un développement excessif des jeux en France », a annoncé M. Le Maire. « Il y a un risque d’addiction que je reconnais », a-t-il précisé.
Evasif sur les intentions exactes de l’exécutif
Concernant ADP, dont l’Etat possède 50,6 % du capital, le locataire de Bercy a promis de trouver une solution qui préserve les intérêts publics, notamment sur les questions de « sécurité », sur les « frontières » et sur les « tarifs » aéroportuaires.
Interrogé par des députés Nouvelle Gauche, M. Le Maire est cependant resté évasif sur les intentions exactes de l’exécutif vis-à-vis du gestionnaire des lieux.
L’une des options « consisterait à dire que le gouvernement va abaisser la part de l’Etat » pour « porter la part des actionnaires privés de 49,4 % à 50 %, 60 % ou 70 %. C’est une solution que nous ne retiendrons pas », s’est contenté d’expliquer le ministre, pour qui cela « consisterait à donner à des actionnaires privés » une capacité de contrôle « tout à fait exorbitante ».
« Pas question de refaire les erreurs du passé »
« Il n’est pas question de refaire les erreurs du passé », a par ailleurs promis Bruno Le Maire, en référence à la privatisation des autoroutes, cédées par l’Etat en 2006, qui a entraîné de fortes hausses de tarifs des péages, faute d’un cadre garantissant un rapport de force favorable.
Le gouvernement a annoncé au moins 10 milliards d’euros de cessions de titres au cours du quinquennat. Ces cessions, destinées à recentrer le portefeuille public sur les actifs considérés comme essentiels, serviront à alimenter un fonds pour l’innovation de rupture.