TV – « The Good Fight », plus forte que « The Good Wife »
TV – « The Good Fight », plus forte que « The Good Wife »
Par Renaud Machart
Notre choix du soir. La suite de la série produite par Ridley Scott est plus vive, plus subtile, et colle à l’actualité socio-politique nord-américaine (sur Amazon Vidéo à la demande).
Watch the First The Good Fight Trailer
Durée : 00:31
Alors que les cinq premiers épisodes de sa deuxième saison ont été diffusés par CBS, aux Etats-Unis, la saison 1 de The Good Fight vient d’être ajoutée au catalogue du site de vidéos à la demande d’Amazon. Cette série, signée des créateurs de The Good Wife, Robert et Michelle King, auxquels s’est adjoint Phil Alden Robinson, constitue la suite de cette dernière.
Beaucoup des personnages de The Good Wife (2009-2016), coproduite par Ridley Scott, ont disparu, notamment l’héroïne principale, Alicia Florrick (Julianna Margulies). Celle-ci laisse la primeur à l’avocate Diane Lockhardt (épatante Christine Baranski), présente au cours des sept saisons de The Good Wife.
Cabinet d’avocats afro-américain
Diane fait valoir ses droits à la retraite et envisage de prendre ses quartiers dans une sublime maison en Provence. Ruinée soudainement par une arnaque financière à la Bernard Madoff, elle doit renoncer à ce projet. Son ancien cabinet refuse de la réengager et d’autres portes se ferment : Diane est la marraine de la fille de l’auteur de cette chaîne de Ponzi, et sa candidature voit son prestige anéanti par le soufre du scandale.
Collant au fait politique, The Good Fight commence par l’annonce de l’élection de Donald Trump, qui laisse défaite Diane Lockhart devant son écran de télévision (elle a soutenu financièrement la campagne d’Hillary Clinton). Au fil de cette vive saison (deux fois moins longue que celles de The Good Wife), et de la suivante, encore inédite en France, le président décrié en devient un insistant personnage en creux.
The Good Fight fait aussi un portrait subtil d’un cabinet afro-américain, où les Blancs ne sont pas toujours les bienvenus, et où voter Donald Trump n’est décidément pas la chose à faire, ainsi que l’apprendra à ses dépens l’un des associés de cette firme. Diane Lockhardt, qui autrefois défendait la police dans des affaires de violence envers des Noirs, se trouve à présent au service des victimes.
Diane Lockhart incarnée par Christine Baranski. / AMAZON VIDÉO
Collant de manière quasi synchrone avec l’actualité socio-politique, The Good Fight évoque le mouvement #metoo, les « fake news », ainsi que les violences et agressions sexuelles faites aux femmes (l’affaire Weinstein est même citée lors de la saison 2). Tout en y mêlant, comme dans The Good Wife, les aventures et mésaventures sentimentales des protagonistes.
On retrouve Marissa (Sarah Steele), la fille d’Eli Gold, dont les qualités de fine mouche vont la mener au rang d’enquêtrice, ainsi que Lucca Quinn (Cush Jumbo), entre autres visages familiers. Certains avocats et juges connus au cours de The Good Wife réapparaissent, dans des rôles de composition toujours aussi savoureux.
On notera aussi l’arrivée de Bernadette Peters, délicieuse de fausseté (comme dans la série Mozart in the Jungle), qui incarne l’épouse du fraudeur, et, surtout, celle de Rose Leslie (Downton Abbey, Game of Thrones). La jeune actrice britannique, pâle et diaphane, joue la fille (en couple lesbien) de l’arnaqueur de Diane. Cette jeune avocate, victime collatérale des agissements paternels et traînée dans la boue par la presse de caniveau et les réseaux sociaux, ne s’en laisse pas conter et devient une dure à cuire dont le personnage se construit grâce à une finesse de jeu extrêmement attachante.
The Good Fight, saison 1, série créée par Robert King, Michelle King et Phil Alden Robinson. Avec Christine Baranski, Rose Leslie, Cush Jumbo (EU., 2017, 10 × 49-53 min).