Luigi Di Maio, leadeurs du M5S, à gauche, et Matteo Salvini, de la Ligue, à droite. Les deux formations doivent encore s’entendre sur le nom du futur président du Conseil – chacun des deux dirigeants a exclu que l’autre accède au palais Chigi – et à obtenir l’aval du président de la République, Sergio Mattarella. / TIZIANA FABI / AFP

La version définitive du « contrat de gouvernement » conclu en Italie entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue a été rendu public, vendredi 18 mai.

Ce programme de 58 pages, qui comporte 30 points, disponible sur les sites des médias italiens, est soumis à l’approbation des militants des deux partis dans le cadre d’une consultation accélérée, prévue sur trois jours.

Sur Facebook, le chef de file du M5S, Luigi Di Maio a écrit :

« Aujourd’hui est finalement défini dans toutes ses composantes le « contrat pour le gouvernement de changement », je suis vraiment heureux. Ces 70 jours ont été vraiment intenses, de nombreuses choses sont arrivées mais, à la fin, nous avons réussi à réaliser ce que nous avions annoncé pendant la campagne électorale. »

Depuis vendredi matin et jusqu’à 20 heures, les militants du M5S sont appelés à se prononcer sur Internet. La Ligue a, pour sa part, annoncé sa volonté de soumettre aussi le texte – qu’elle n’a, pour l’instant, pas publié de son côté – au vote de ses militants samedi et dimanche sur des stands installés à travers l’Italie.

A l’issue de cette consultation, un gouvernement pourrait alors être en place dans le courant de la semaine prochaine, onze semaines après les élections législatives du 4 mars qui n’ont produit aucune majorité évidente. Les deux formations doivent encore à s’entendre sur le nom du futur président du Conseil – chacun des deux dirigeants a exclu que l’autre accède au palais Chigi – et à obtenir l’aval du président de la République, Sergio Mattarella.

  • Pas de sortie de l’euro

Le « contrat de gouvernement » appelle à une révision des règles de gouvernance européenne et pose le décor d’une confrontation avec les partenaires européens de l’Italie, mais ne demande pas à exclure du calcul de la dette les rachats d’obligations opérées par la Banque centrale européenne (BCE).

Le programme tourne résolument le dos à l’austérité et parie sur une politique de croissance pour réduire la colossale dette publique italienne. « L’action du gouvernement visera un programme de réduction de la dette publique non pas par des recettes fondées sur les impôts et l’austérité, des politiques qui n’ont pas atteint leur objectif, mais plutôt via l’augmentation du PIB à travers la relance de la demande interne », explique le texte.

Il entend « revoir, avec les partenaires européens, le cadre de la gouvernance économique », y compris la monnaie unique, pour « revenir à la situation des origines dans laquelle les Etats européens étaient mus par une intention sincère de paix, de fraternité, de coopération et de solidarité ».

  • Réforme fiscale, revenu de citoyenneté

Les deux promesses-phares des partis sont bien là, même si aucun calendrier n’est précisé : une réforme fiscale « courageuse et révolutionnaire » avec les impôts des particuliers comme des entreprises rabaissés à deux barèmes de 15 et 20 % pour la Ligue, et l’instauration d’un « revenu de citoyenneté » de 780 euros mensuels pour le M5S.

  • Abaissement de l’âge de la retraite

Dans le pays le plus vieux du monde après le Japon, les deux partis prévoient de rabaisser l’âge de la retraite, qui devait passer à 67 ans en 2019. Désormais, il sera possible de cesser le travail quand la somme de l’âge et des années de cotisation atteint 100.

  • Réexamen de la ligne Lyon-Turin, relancer Alitalia

Les deux partis demandent aussi un réexamen complet du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. Ils entendent également relancer la compagnie nationale aérienne Alitalia.