Jean-Marie Le Pen le 23 novembre 2017. / JOHN THYS / AFP

Le fondateur et président historique du Front national aurait dû être jugé mercredi 13 juin après-midi par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour provocation à la haine ou à la violence et pour injure publique, en raison de diverses déclarations visant les homosexuels et notamment le policier tué dans l’attentat des Champs-Elysées en avril 2017.

Mais le procès de Jean-Marie Le Pen a été renvoyé, ce dernier étant hospitalisé depuis mardi après-midi dans un établissement près de Paris en raison d’un « état de fatigue générale », a fait savoir mercredi son conseiller. Devant l’absence de M. Le Pen, le tribunal a accepté la demande de renvoi formulée par son avocat, Frédéric Joachim, et reporté le procès au 3 octobre.

Jean-Marie Le Pen ne souhaite pas « se soustraire à l’œuvre de la justice », mais entend au contraire être présent devant ses juges pour pouvoir « dissiper un malentendu sur le sens de ses propos », constitutifs d’une « opinion », a affirmé son conseil. Me Joachim a produit à l’audience un certificat d’hospitalisation « en urgence, pour une durée indéterminée ».

Séance de dédicace de cinq heures dimanche

Le cofondateur du Front national (devenu Rassemblement national le 1er juin), qui a présidé ce parti pendant près de quarante ans, avait déjà été hospitalisé pour une grippe début avril, pendant une semaine. A cette grippe s’était ajoutée une « complication pulmonaire dangereuse », a précisé son conseiller Lorrain de Saint Affrique.

« A l’issue d’un examen auprès de son médecin, celui-ci a souhaité garder M. Le Pen en observation quelques jours, au moins jusqu’à lundi », a-t-il précisé. Pour autant « ce n’est pas la même chose » que l’hospitalisation d’avril, a-t-il précisé.

L’eurodéputé avait participé à cinq heures de dédicaces de ses Mémoires à Paris dimanche, a souligné M. de Saint Affrique. Séance étrillée par la procureure au procès, pour qui M. Le Pen aurait dû « faire des choix » s’il souhaitait comparaître devant le tribunal.

M. Le Pen ne participera pas à une croisière sur la Seine organisée pour ses 90 ans par le controversé Jérôme Bourbon, directeur de la revue Rivarol, à laquelle il avait prévu de venir.