Ligue des champions : le PSG joue à se faire peur
Ligue des champions : le PSG joue à se faire peur
Par Rémi Dupré
Après avoir arraché sur le fil un match nul (2-2) contre Naples, mercredi, le club parisien reste troisième de son groupe et devra donc batailler pour se qualifier en huitièmes de finale.
Le capitaine parisien Marquinhos, mercredi 24 octobre, au Parc des princes, contre Naples. / Francois Mori / AP
Il s’en est fallu de peu pour que le Paris-Saint-Germain tombe dans le précipice. Mais, grâce à une magnifique frappe enroulée d’Angel Di Maria, le club de la capitale a arraché, dans les arrêts de jeu, un match nul (2-2) inespéré face à Naples, mercredi 24 octobre, au Parc des princes, lors de la troisième journée de la phase de poules de Ligue des champions. Homme en forme et buteur providentiel du PSG en 2018, l’Argentin a permis à son équipe de sauver les meubles et de rester en vie au sein d’une poule particulièrement relevée.
Avec quatre points, la formation entraînée par l’Allemand Thomas Tuchel reste toutefois troisième de son groupe, à deux unités des Anglais de Liverpool, victorieux (4-0) de l’Etoile rouge de Belgrade, et à une longueur du Napoli. C’est dire si, à trois journées du terme de la phase qualificative, l’horizon des huitièmes de finale paraît lointain pour des Parisiens pourtant accoutumés à survoler le premier tour depuis leur retour dans la compétition, en 2012.
S’il veut éviter une improbable sortie de route, synonyme de participation à la Ligue Europa et d’accident industriel, le PSG version Qatar sports Investments devra obtenir un résultat satisfaisant en Italie, lors de la manche retour, mardi 6 novembre. D’autant que, trois semaines après son déplacement au Stade San Paolo, il accueillera Liverpool, finaliste malheureux de l’édition précédente, et vainqueur (3-2) à Anfield Road, lors du match aller, en septembre.
« J’ai beaucoup de respect pour ce groupe. Je savais que ça allait être super compliqué. Nous ne sommes pas les favoris, tout le monde veut croire ça, mais c’est ainsi », a estimé Thomas Tuchel, après la rencontre.
« Il y a eu deux visages »
A l’instar de leur entraîneur, les joueurs parisiens oscillaient entre soulagement et déception. « Ce nul, surtout à la dernière minute, nous a un peu sauvés », a reconnu le milieu italien Marco Verratti. « Il y a eu deux visages de notre part dans ce match, a considéré le Brésilien Marquinhos, détenteur du brassard de capitaine en l’absence de son compatriote Thiago Silva, blessé. En première période, on a eu un niveau très bas. Ce n’était pas possible de faire une mi-temps comme ça. »
En première période, l’organisation sans faille de Naples a particulièrement gêné Neymar et consorts. Pour son retour au Parc, Carlo Ancelotti avait parfaitement échafaudé son plan. Aux commandes du Napoli depuis cet été, actuel deuxième de Serie A italienne, l’ex-entraîneur du PSG (2012-2013) a donné une leçon tactique à son homologue Thomas Tuchel. Mené (1-0) à la pause et soucieux de renverser la vapeur, l’Allemand a décidé de modifier son schéma de jeu, optant pour une défense à trois et deux ailiers.
« Dans le top niveau, on ne peut pas perdre notre structure, on ne peut pas perdre des ballons faciles, a analysé Thomas Tuchel, au terme du match. On doit s’améliorer tactiquement, mais aussi dans notre tête. Il faut respecter l’importance de notre possession et de notre position. C’est difficile pour nous de respecter notre jeu et notre plan de jeu pendant toute une mi-temps. On manque de structure compacte. Si tu ne joues pas compact, tu ne peux pas jouer avec intensité. C’est capital de fermer les espaces, c’est notre défi. »
Les changements tactiques de Tuchel
En seconde période, les choix de Tuchel ont permis aux PSG d’enfoncer le bloc napolitain et d’égaliser sur un but contre son camp de Mario Rui (61ème minute). A l’affût dans la surface adverse, le Belge Mertens a toutefois signé la deuxième réalisation des Transalpins (77e) et glacé le Parc. Poussés par les supporteurs de la Tribune Auteuil, notamment par le très bruyant Collectif Ultras Paris, les « locaux » s’en sont finalement remis à la patte de velours d’Angel Di Maria, héros de la soirée et jadis « placardisé » par l’entraîneur Unai Emery (2016-2018).
« On méritait de gagner ce match. J’aurais préféré qu’il ne la cadre pas, celle-là », a souri jaune Carlo Ancelotti en évoquant la banderille de l’Argentin, sous ses ordres lorsqu’il a remporté la Ligue des champions, en 2014, avec le Real Madrid.
Le but libérateur d’Angel Di Maria ne doit pas masquer la performance poussive du club de la capitale dans son antre. A l’image des défenseurs Presnel Kimpembé ou Juan Bernat (sorti à la pause), plusieurs parisiens sont passés à côté de leur sujet. Quant à l’attaquant uruguayen Edinson Cavani, il a semblé pâtir une nouvelle fois de la complicité technique entre Neymar et Kylian Mbappé. Trop isolé, inefficace voire fantomatique, le meilleur buteur de l’histoire du PSG n’est pas parvenu à peser sur la défense napolitaine. Sa sortie (76e) a sonné comme un désaveu.
Impérial en Ligue 1 et prochain adversaire de l’Olympique de Marseille, dimanche 28 octobre, le club parisien va devoir batailler pour valider sa qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des champions. « Ce match contre Naples dure 180 minutes et là c’est la mi-temps, a insisté Thomas Tuchel. On peut encore gagner ce duel. » Sur la corde raide, l’entraîneur allemand jouera une partie de son avenir au PSG, le 6 novembre, à Naples.