Eric Drouet, l’un des deux porte-parole des « gilets jaunes » reçus mardi soir par le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, a appelé à une nouvelle manifestation samedi prochain à Paris, sur les Champs-Elysées.

« Les Français n’ont pas du tout été convaincus » par les annonces de président Emmanuel Macron, a-t-il déclaré à l’issue de la réunion, réclamant, en outre, une nouvelle rencontre avec « le porte-parole du gouvernement ou le Premier ministre ».

« Le mouvement est parti de l’incohérence de l’argument écologique donné par le gouvernement pour justifier de la hausse des taxes sur les carburants, mais il représente beaucoup plus aujourd’hui et, pour cela, nous demandons à ce que le ministre de la transition écologique et solidaire soit accompagné du Premier ministre et/ou du porte-parole du gouvernement », affirment-ils dans un communiqué. La contestation contre les prix du carburant, entamée le 17 novembre, s’est ensuite élargie aux taxes en général et à la baisse du pouvoir d’achat. Face à ce mouvement, Emmanuel Macron a annoncé vouloir limiter l’impact des taxes carburant et organiser une « grande concertation ».

Pas des « représentants », mais des « porte-parole »

Eric Drouet et Priscillia Ludosky, tous deux à l’origine de ce mouvement de contestation, font partie d’une délégation de huit « porte-parole » créée lundi pour engager une « prise de contact sérieuse et nécessaire » avec les autorités et porter une série de revendications. Mais leur représentativité fait débat au sein même de ce mouvement hétéroclite, né sur les réseaux sociaux hors de tout cadre politique ou syndical, certains affirmant qu’ils se sont « autoproclamés ».

Ils ne se revendiquent pas comme « représentants » du mouvement, mais comme « communicants officiels » et « porte-parole » de revendications issues d’une consultation sur Facebook auprès de plus de 35 000 « gilets jaunes ».

Eric Drouet, chauffeur routier de Seine-et-Marne, est à l’origine de l’appel lancé sur Facebook pour une journée de blocage le 17 novembre, pour protester contre la hausse du prix des carburants. Cette première grande journée de mobilisation avait réuni au moins 282 000 personnes sur les routes de France. Priscillia Ludosky, également originaire de Seine-et-Marne, a lancé une pétition « pour la baisse du prix du carburant à la pompe », qui comptait, mardi soir, près de 984 000 signataires.

Mardi, au onzième jour du mouvement, environ 12 200 « gilets jaunes » étaient recensés à 16 heures pour près de 500 actions, selon une source policière qui faisait état d’« actions symboliques sur des centres des impôts » et de « plus de 220 stations-service en difficulté » d’approvisionnement.

A La Réunion, un des épicentres de la contestation, 960 manifestants étaient recensés à 14 heures locales. Les manifestants appellent à un blocage total de l’île mercredi à l’occasion de la venue de la ministre des outre-mer, Annick Girardin.